Société

La création du Centre d’expertise sur les protéines végétales avance

Cintech agroalimentaire est en forte croissance. Il est passé de 22 employés il y a deux ans à 68, et passera bientôt à 122. (Photo courtoisie)

Cintech agroalimentaire, de Saint-Hyacinthe, et l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval développent conjointement un plan d’action pour la mise en place du Centre d’expertise sur les protéines végétales afin de positionner le Québec sur ce marché en émergence.

Cette collaboration du milieu collégial et universitaire permettra de mobiliser l’ensemble des parties prenantes souhaitant développer leurs activités de production, de transformation et de commercialisation dans le secteur des protéines végétales. La première étape consistera à réaliser un plan d’action aligné aux besoins du milieu en matière d’expertise scientifique et de soutien à l’innovation dans ce segment de marché fort prometteur, mais où le Québec n’est pas encore très actif.

Cintech agroalimentaire est en forte croissance. Il est passé de 22 employés il y a deux ans à 68, et passera bientôt à 122. (Photo courtoisie)

« Il y a une demande croissante des consommateurs pour des produits à base de protéines végétales. La pandémie et la guerre en Ukraine nous ont fait réaliser qu’il y a des dangers de rupture d’approvisionnement lorsqu’on s’approvisionne à l’international et qu’il vaut mieux instaurer des circuits courts. Ce projet s’inscrit également dans la souveraineté alimentaire et la réduction des impacts environnementaux. La création d’un espace de cocréation pour les produits à base de protéines végétales est pertinente plus que jamais. Nous avons le souhait que ce centre fasse le pont avec l’Ouest canadien et devienne une force nationale dans le domaine », déclare le président-directeur général de Cintech agroalimentaire, Jean Lacroix.

Un comité transitoire

Pour réaliser ce plan d’action, un comité transitoire incluant les parties prenantes ainsi que des utilisateurs potentiels sera créé dès l’automne 2022. Ce comité aura pour mandat d’analyser précisément l’écosystème québécois du secteur des protéines végétales afin d’en dégager les forces et d’identifier des partenaires nationaux et internationaux pour répondre aux défis du secteur. En parallèle, les principales sources de financement seront listées pour soutenir le fonctionnement du Centre et ses activités de recherche et d’innovation.

Cintech agroalimentaire est en forte croissance. Il est passé de 22 employés il y a deux ans à 68, et passera bientôt à 122. « Nous agissons comme un catalyseur pour regrouper les forces présentes dans le milieu et préparer les besoins à venir, notamment pour la formation auprès de nos maisons d’enseignement. Ce n’est pas normal qu’on produise du soya que l’on envoie pour une première transformation dans l’Ouest canadien avant de le ramener ici pour une deuxième et une troisième transformation », illustre M. Lacroix.

L’intérêt est bien présent

« Le segment des produits alimentaires à base de protéines végétales et des solutions de remplacement est en forte croissance. Plusieurs industriels du Québec, de la grande entreprise à la jeune pousse, ont besoin d’expertises scientifiques pour assurer cette transition alimentaire et pouvoir continuer à se démarquer par le développement de nouveaux produits innovants. Le réseau multidisciplinaire de 1 400 chercheurs de l’INAF y sera mis à profit », souligne la directrice générale de l’INAF, Renée Michaud.

La directrice générale de l’INAF, Renée Michaud, et le PDG de Cintech, Jean Lacroix. (Photo courtoisie)

Jean Lacroix se dit conscient de l’intérêt pour les protéines végétales, mais il précise qu’il n’est pas question de remplacer totalement les protéines animales. « On sait que les consommateurs québécois veulent des protéines végétales. On veut se donner les moyens afin de les produire et de les transformer au Québec », explique-t-il.

Créer des partenariats de recherche

À court terme, le Centre d’expertise sur les protéines végétales vise à développer des partenariats de recherche avec des entreprises québécoises. Il permettra aussi aux entreprises d’œuvrer en partenariat avec d’autres industriels sur des enjeux de nature précompétitive et de maximiser l’utilisation des infrastructures et des plateformes de recherche disponibles dans l’ensemble des organisations de recherche du Québec et de nouer des collaborations à l’échelle canadienne et internationale.

« Plusieurs scientifiques de l’INAF détiennent des expertises variées et complémentaires qui pourront être mises à contribution au sein du nouveau Centre. Ces expertises incluent le développement d’ingrédients protéiques et l’évaluation de leur fonctionnalité, la formulation d’aliments enrichis en protéines végétales jusqu’à l’étude de la perception et de l’acceptabilité des consommateurs pour ces protéines émergentes », explique Alain Doyen, directeur scientifique de l’INAF.

La zone d’innovation bioalimentaire active dans la région de Saint-Hyacinthe sera aussi partie prenante de ce projet. Des annonces plus concrètes sont prévues cet automne. « On veut notamment créer un fonds d’investissement pour soutenir le démarrage d’usines en protéines végétales. Nous aurons des annonces concrètes dans les prochaines semaines pour Saint-Hyacinthe et la MRC des Maskoutains. L’objectif ultime étant la mise en place d’usines de transformation de protéines végétales », lance Jean Lacroix.