Société

Données personnelles : 2020 ne sera pas épargnée

Quand on jette un œil sur 2019, la protection des données personnelles fut certainement l’un des sujets chauds de l’année. La problématique sera encore bien présente en 2020 et on peut gager qu’elle le restera longtemps.

Évidemment, on pense tout de suite au vol de données chez Desjardins qui a touché près d’un Québécois sur deux. Mais plusieurs autres entreprises ont également dû avouer qu’elles avaient vécu pareille situation. Même les agences d’évaluation du crédit Équifax et TransUnion n’ont pas été épargnées.

Bref, personne n’est à l’abri. Le vol d’identité et les fraudes financières ont remplacé les vols dans les banques et les dépanneurs. Doit-on céder à la panique ? Non, mais on devra vivre avec cette menace. Pour l’ACEF Montérégie-est, certaines précautions de base s’imposent.

D’abord, surveillez régulièrement vos comptes bancaires et vos cartes de crédit. À la moindre transaction irrégulière, n’hésitez pas à communiquer avec votre institution financière. Posez des questions. Vérifiez.

Faites venir votre dossier de crédit d’Équifax et de TransUnion Canada. On peut l’obtenir gratuitement en remplissant le formulaire approprié et accompagné de deux pièces d’identité. L’ACEF Montérégie-est peut vous les fournir. Quelques institutions bancaires offrent aussi un accès gratuit au dossier de crédit à partir de votre compte bancaire sur Internet.

Votre dossier de crédit vous permettra de connaître toutes les demandes de crédit faites en votre nom ainsi que la liste de vos dettes et de vos retards de paiement. En cas d’erreurs, il est possible d’apporter certaines corrections ou notes au dossier.

Mesures législatives

Évidemment, selon l’ACEF Montérégie-est, il faudra plus que ces quelques précautions pour améliorer la protection des données personnelles. Si le gouvernement fédéral n’a pour l’instant rien annoncé, celui de François Legault envisage de resserrer certaines règles.

Peu avant les Fêtes, le ministre des Finances Éric Girard a déposé un projet de loi visant à encadrer davantage les agences d’évaluation du crédit, sous l’égide de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Parmi les mesures envisagées, il prévoit le gel de sécurité, un service offert aux États-Unis, mais non au Canada. Un consommateur pourrait ainsi bloquer toute demande de crédit faite en son nom auprès d’institutions financières. Le projet de loi compte aussi sur la mise en place d’une alerte de sécurité et d’une note explicative dans son dossier de crédit. Cependant, le consommateur devra payer pour obtenir ces services.

L’ACEF Montérégie-est salue l’intention du ministre. Toutefois, l’organisme aurait aimé que ces mesures soient offertes gratuitement aux consommateurs, car il s’agit ici de « leur » dossier de crédit. On pourrait aussi forcer les agences d’évaluation du crédit à mettre fin à certaines pratiques, notamment celle de revendre les informations personnelles à des fins de marketing.

Dans les faits, les dossiers de crédit ne devraient-ils pas être considérés comme un bien public, au même titre que le dossier médical ? Le dossier de crédit a un impact majeur sur la vie de chaque citoyen, que ce soit dans l’accès au crédit ou même dans la recherche d’un logement. Pour l’ACEF, cette question mérite certes d’être posée.

 

(L’ACEF Montérégie-est est un organisme de défense des droits des consommateurs œuvrant à Saint-Hyacinthe. Par souci de transparence, l’organisme admet qu’il est financé en partie par le Mouvement Desjardins.)