Société

« Il y aura toujours un besoin pour du journalisme local de qualité »

- Nelson Dion, directeur de Mobiles
Nelson Dion, directeur du journal Mobiles. Photo : Mandoline Blier

C’est quoi Mobiles aujourd’hui?

Nelson Dion : Un journal communautaire géré pour et par des citoyens. Nous sommes un OBNL (organisme à but non lucratif) d’économie sociale.

Lorsque nous avons relancé Mobiles le 18 mai 2010, ce n’était qu’une page web. La publication des textes n’était assurée que de manière bénévole. Quoique l’enthousiasme y était, la production de contenu demeurait sporadique, irrégulière. Plusieurs des bénévoles avaient contribué à la première mouture entre 2004 et 2007.

Aujourd’hui, en plus du site web, le journal Mobiles publie annuellement 11 éditions papier d’un tirage de 33 500 copies chacune, distribuées par Postes Canada dans toute la MRC des Maskoutains.

Bon an mal an, une vingtaine de bénévoles contribuent à la gestion ainsi qu’au contenu, en plus d’une dizaine de pigistes.

En quoi Mobiles, comme journal communautaire, se distingue-t-il?

Nelson Dion : De par sa structure même, un journal communautaire est géré démocratiquement, que ce soit pour les questions d’orientation, les aspects économiques ou le contenu rédactionnel.

Dans le cas de ce dernier, le choix des sujets est assuré par un comité de rédaction constitué de bénévoles et de pigistes, toujours en concordance avec les valeurs du journal, qui sont de prendre part au discours public avec la pluralité des points de vue.

Comment traite-t-on l’information locale dans Mobiles?

Nelson Dion : Le besoin de traiter différemment l’information est à l’origine même de Mobiles. On voulait traiter de sujets qui nous touchaient plus directement. On voulait aussi apporter une autre voix dans le discours public, une autre perspective.

Étant de par sa nature même un journal mensuel, on ne pouvait pas traiter l’information de la même façon. Les enjeux sont abordés avec plus de recul. Techniquement, on parle ici d’une approche plus magazine. Ceci dit, c’est sans prétention aucune. On tente tout simplement de jeter un regard citoyen sur les évènements de l’actualité.

Un média comme Mobiles a-t-il encore sa place aujourd’hui?

Nelson Dion : Je l’espère! (rires) Oui bien sûr, pour une démocratie saine, la variété des points de vue est primordiale. Nous apportons dans le discours public la perspective citoyenne sur les enjeux locaux, régionaux ou nationaux.

Mobiles échappe-t-il aux difficultés vécues par les médias (perte de revenus, boycott par Facebook, etc.)?

Nelson Dion : Malheureusement non. Malgré un grand support des annonceurs locaux, il faut avouer que c’est de plus en plus difficile de tirer son épingle du jeu. Le boycott par Facebook est un double défi car ça affecte autant nos ventes publicitaires que l’achalandage du site web.

Quel est l’avenir pour un média comme Mobiles?

Nelson Dion : Pour ce qui est de la forme, j’aimerais avoir la réponse. Ce que je sais par contre, c’est qu’il y aura toujours un besoin pour du journalisme local de qualité et c’est ce qui anime et dirige nos efforts à tous, moi-même, l’équipe et nos bénévoles.