Société

Insécurité alimentaire : les gens ont faim toute l’année

De gauche à droite: Première rangée: Annick Corbeil, Émilie Lamothe, Isabelle Cossette, Julie Gagnon, Mélanie Brodeur, Caroline Richard, Nykytha Brodeur-Leblanc, deuxième rangée: Marie-Pier Naud, Marie-Noëlle Folco, Josianne Daigle, David Jean, Maxime Girard, Bruno Dioma, David Cyr, Robert Perreault, Yannick Retif, Geneviève Miller et Julie Perreault.

La Table de concertation en sécurité alimentaire de la MRC des Maskoutains a profité de la Journée mondiale de lutte contre la faim, le 15 juin, pour sensibiliser la population au fait que l’insécurité alimentaire gagne du terrain partout sur son territoire et que les gens ont faim toute l’année et pas seulement dans le temps des paniers de Noël.

C’est la première fois que la Table soulignait la Journée mondiale de lutte contre la faim. « La lutte contre la faim, ça cadre directement dans notre objectif. Nous voulons sensibiliser les gens à la croissance de l’insécurité alimentaire sur notre territoire. Dans notre MRC, il y a des problèmes de sécurité alimentaire. Le nombre de gens aux prises avec de l’insécurité alimentaire a doublé lors des cinq dernières années pour atteindre 13 % de la population », indique l’organisateur communautaire au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est, Bruno Dioma.

Selon M. Dioma, lorsque les gens sont mal pris, c’est souvent la nourriture qu’ils sacrifient en premier. « Avec l’inflation et la crise du logement, il y a de plus en plus de familles qui n’ont plus les moyens de se nourrir adéquatement. Beaucoup de gens doivent vivre avec la faim et c’est pour cela qu’il faut sensibiliser les gens. La communauté maskoutaine est assez généreuse lors de la grande guignolée, mais la faim c’est toute l’année, pas seulement dans le temps des Fêtes ».

Les comptoirs alimentaires manquent de denrées

Avec cette hausse de personnes vivant de l’insécurité alimentaire, les services de dépannage alimentaire ne parviennent pas à répondre à toutes les demandes. « Pour un chef de famille, le logement est prioritaire par rapport à la nourriture, mais on ne devrait pas avoir à faire ces choix-là. Ce sont des choix impossibles. On ne peut pas se dire je mange et je ne paie pas mon loyer si on ne veut pas se retrouver à la rue. Les gens préfèrent donc payer le loyer quitte à se débrouiller pour l’alimentation. Les comptoirs alimentaires sont beaucoup sollicités sur notre territoire. Leur capacité est dépassée », rapporte M. Dioma.

Sensibiliser la population

La Table de concertation en sécurité alimentaire regroupe l’ensemble des ressources préoccupées par la sécurité alimentaire sur le territoire de la MRC des Maskoutains. « La sécurité alimentaire, c’est de pouvoir accéder à de la nourriture en tout temps. La Table regroupe les organismes offrant du dépannage alimentaire comme le Comptoir, le Centre de bénévolat de Saint-Hyacinthe et la Moisson Maskoutaine ainsi que tous les organismes qui travaillent avec des personnes vivant de l’insécurité alimentaire et qui veulent les aider à améliorer leurs conditions. Il y a une vingtaine d’organismes qui sont représentés sur la Table », explique M. Dioma.

Des besoins toute l’année

La Table veut sensibiliser la population au fait qu’elle doit contribuer à aider les personnes vivant de l’insécurité alimentaire toute l’année au lieu de concentrer leur implication pour les paniers de Noël. « Des petits gestes peuvent aider nos ressources qui accompagnent ces gens-là. Ça peut être en faisant du bénévolat ou par des petits dons de temps en temps. Les demandes de dépannages alimentaires sont vraiment à la hausse, tellement que les organismes doivent refuser des gens, ce qui n’arrivait jamais sur notre territoire il y a quelques années. La capacité d’action des trois organismes de dépannage alimentaire du territoire est dépassée ».