Société

L’acceptabilité sociale au rendez-vous pour le projet Biophilia

Une trentaine de citoyens ont participé à la consultation publique du 18 mai dernier. Photo : Nelson Dion

Annoncé en mars dernier, le projet Biophilia Saint-Hyacinthe, un projet de construction de 200 à 250 logements au centre-ville de Saint-Hyacinthe, a complété une nouvelle étape à la mi-mai avec la réalisation de consultations publiques. Selon le directeur général de l’organisme Interloge, l’ensemble immobilier semble faire consensus dans la collectivité maskoutaine.

« Nous sommes satisfaits des échanges que nous avons eus le 18 mai dernier avec les acteurs du milieu dans une première rencontre, puis avec les citoyens après. Plusieurs questions ont été répondues par notre équipe et nous sommes confiants que le projet répond aux attentes de la population », a expliqué Louis-Philippe Myre en entrevue avec le Journal Mobiles.

Une trentaine de citoyens ont participé à la consultation publique du 18 mai dernier. Photo : Nelson Dion

Une trentaine de citoyens ont participé à la consultation publique du 18 mai dernier. Sans être déçu, le directeur général croit que la faible participation populaire s’explique par le fait que le projet est bien accueilli.

« Les efforts de communication ont été faits. Quand l’acceptabilité sociale n’est pas au rendez-vous, c’est souvent signe d’une mobilisation citoyenne plus importante », a-t-il plaidé.

Questionné sur la hausse du taux directeur de la Banque du Canada et du coût des matériaux de construction, le directeur général d’Interloge a été clair sur le fait que son équipe a dû réviser son montage financier afin de s’assurer de la viabilité financière du projet dans son ensemble.

« C’est certain que ça attire notre attention. Il y a deux ans, on signait à 2,8 ou 3 % nos emprunts, récemment, on a signé un prêt à environ 5,5 %. Ça change la dynamique du montage financier », a expliqué Louis-Philippe Myre.

Toutefois, le seuil de 30 % de logements abordables, logements qui se situent à 20 % sous le prix médian du secteur, est un strict minimum. Les critères du Fonds national de co-investissement pour le logement géré par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) sont clairs.

Une adhésion au projet

Certes, certains citoyens se sont dits inquiets de la hauteur du bâtiment ou encore du nombre de logements abordables qui seront disponibles. De son propre aveu, M. Myre s’est fait rassurant sur le seuil minimum de logements abordables, mais il est clair que la hausse des taux d’intérêts sur les emprunts hypothécaires ajoute à la complexité du projet.

« On ne peut pas aller en bas de 30 % sans quoi nous n’aurons pas accès au financement de la SCHL. C’est donc certain qu’il y aura minimalement 30 % de logements abordables dans le projet, mais ça risque de prendre plus de temps pour développer plus d’unités et monter à 40 ou 50 % de logements abordables en raison de la conjoncture », a-t-il réitéré.

Plusieurs organismes communautaires et acteurs du milieu ne se sont pas cachés pour saluer la démarche entreprise par Interloge et les dirigeants de Biophilia. Même si le projet est porteur d’espoir pour répondre à la pénurie de logements abordables, il faudra plus de projets de la sorte pour renverser la situation.

« C’est une bonne nouvelle en soi, mais il ne faut pas penser que c’est la solution à tous les problèmes en matière de logement », a expliqué Mandoline Blier, co-coordonnatrice du Centre de femmes L’Autonomie en soiE (CFAES).

De son côté, Daniel Rondeau, le coordonnateur du comité Logemen’mêle, un organisme spécialisé dans la défense des droits au logement, estime que ce sera une bouffée d’air pour diminuer la pression sur le marché locatif.

« Ce fut une bonne rencontre. Les réponses offertes étaient satisfaisantes. Ce projet répond à un réel besoin de la collectivité du centre-ville », a expliqué ce dernier.