Société

Logements à Saint-Hyacinthe : Une annonce bien accueillie, mais qui suscite des questions

Pour Geneviève Ledoux, directrice du Groupe de ressources techniques (GRT) de Saint-Hyacinthe, l'annonce de réserver 600 000$ par année au logement est une bonne nouvelle. Reste maintenant à savoir si cette enveloppe sera accesible aux coopératives d'habitation et aux groupes de citoyens. Photo : Roger Lafrance

Malgré de nombreuses demandes et mobilisations du milieu communautaire, il aura fallu un article dans La Presse+ et les réactions de deux ministres québécoises pour amener la Ville de Saint-Hyacinthe à annoncer qu’elle triplerait son enveloppe destinée au logement et qu’elle travaillerait à une politique sur le logement. Si cette annonce est bien accueillie dans le milieu, certaines questions demeurent toutefois sans réponse.

« C’est une bonne nouvelle, affirme Geneviève Ledoux, directrice du Groupe de ressources techniques (GRT) de Saint-Hyacinthe, mais il reste à voir quels seront les critères pour avoir accès à cette enveloppe. » « Nous savons maintenant que la Ville dégagera des leviers financiers supplémentaires par rapport à des responsabilités locales importantes pour ses citoyens, renchérit le président du comité Logemen’mêle, David-Alexandre Grisé. Cependant, les enjeux concrets et la réalité locale sont à peine soulevés. Les moyens et les leviers d’action et de concertation demeurent flous. »

Pour Geneviève Ledoux, directrice du Groupe de ressources techniques (GRT) de Saint-Hyacinthe, l'annonce de réserver 600 000$ par année au logement est une bonne nouvelle. Reste maintenant à savoir si cette enveloppe sera accesible aux coopératives d'habitation et aux groupes de citoyens. Photo : Roger Lafrance

Le 4 novembre dernier, le maire Claude Corbeil a indiqué que la Ville réserverait 600 000 $ annuellement au logement, sur une période de cinq ans, avec un objectif de créer 125 nouveaux logements sociaux, abordables et communautaires. La Ville entend aussi soutenir la rénovation de logements existants.

Geneviève Ledoux fait des distinctions entre ces différents types de logements. Le logement social est offert essentiellement par l’Office municipal d’habitation (OMH), et leur loyer équivaut à 25 % des revenus des locataires. Le logement abordable, lui, propose des loyers sous la valeur marchande, alors que le logement communautaire est géré par des coopératives d’habitation ou des organismes à but non lucratif.

Logement abordable

Le logement abordable est certainement l’enjeu de l’heure, à Saint-Hyacinthe, alors que le taux de vacances se situe à 1,4 % et même 0,6 % pour les logements de deux chambres et plus. Bien des clientèles peinent présentement à se loger, tandis que plusieurs entreprises sont aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre.Au cours des dernières années, seul l’Office municipal d’habitation a pu bénéficier des sommes réservées au logement par la Ville de Saint-Hyacinthe. Autant M. Grisé que Mme Ledoux espèrent que cette enveloppe sera accessible aux autres acteurs du milieu, comme les coopératives d’habitation ou les groupes de citoyens qui voudront faire du logement abordable.

Ils voient aussi d’un bon œil la volonté des élus de se doter d’une politique du logement. « Une politique serait un premier grand pas et pourrait même conduire à l’établissement d’un code sur le logement, espère David-Alexandre Grisé. Mon rêve serait que cette politique implique les autres modèles de développement du logement social et ses partenaires. »

« Certaines villes ont adopté une politique qui cible des secteurs défavorisés pour le logement abordable, d’autres sont plus inclusives, en le répartissant dans les nouveaux secteurs, rappelle Mme Ledoux. En fait, je souhaite que la Ville puisse répondre aux besoins de tous les citoyens avec pour objectif d’améliorer leur qualité de vie. »