Société

Le Chantier centre-ville soulève des inquiétudes

Photo prise le 13 février dernier au lancement du Chantier Centre-Ville : 1ere rangée, Annabelle T. Palardy, Jausée Carrier, Michel Robidoux, Mandoline Blier, Maude Gascon (AECOM), Réal Brodeur, Joelle Turcotte, Lynda Cadorette et Claude Corbeil. 2e rangée : Jeannot Caron, Francoise Pelletier, Mark-André Hilt, Chantal Frigon et Nelson Archambault ( en remplacement de Jean-Sylvain Bourdelais). 3e rangée : Francois Dupuy, Tristan Gagnon (AECOM), Cédric Meunier et Jean-Claude Ladouceur. Absents : Danny Gignac et André Bourgeois.

Le Chantier centre-ville, lancé officiellement par la Ville de Saint-Hyacinthe en février dernier, soulève des inquiétudes, notamment en ce qui concerne le nouveau règlement qui permet la construction d’édifices de 6 à 8 étages.

Françoise Pelletier, qui a été recrutée à la dernière minute pour faire partie du comité, explique : « Nous avons déjà eu trois rencontres et je peux dire que l’atmosphère est agréable, les gens collaborent. Mais c’est évident que chacun a ses propres intérêts et sa propre vision du centre-ville. Or, je suis la seule qui vit directement dans le secteur visé par la nouvelle réglementation, le centre-ville riverain ».

Rappelons que le Chantier centre-ville est composé de 17 personnes dont plusieurs représentants de la Ville, des associations concernées à divers titres, notamment économique, et des résidents.

« Les autres résidents n’habitent pas directement dans cette zone, poursuit Françoise Pelletier. Un promoteur privé pourrait bien décider de construire un bloc de huit étages en face de chez moi. Imaginez tout le chambardement que cela causerait… Je suis la seule du comité dans cette situation ».

L’avenir des logements abordables

Françoise Pelletier a bien tenté de recruter d’autres résidents de son voisinage, mais leurs candidatures n’ont pas été retenues par la Ville. C’est le cas de Pierre Grégoire qui est membre d’une coopérative d’habitation, la coop Saint-Hyacinthe.

« Nous avons 8 maisons pour 25 logis qui sont en bon état, explique l’homme de 73 ans qui a toujours vécu dans le quartier. À ma connaissance, un entrepreneur privé n’aurait pas le droit d’acheter nos maisons. Mais on ne connaît pas l’avenir. Il pourrait quand même construire des gros blocs à côté » s’inquiète-t-il.

Photo prise le 13 février dernier au lancement du Chantier Centre-Ville : 1ere rangée, Annabelle T. Palardy, Jausée Carrier, Michel Robidoux, Mandoline Blier, Maude Gascon (AECOM), Réal Brodeur, Joelle Turcotte, Lynda Cadorette et Claude Corbeil. 2e rangée : Jeannot Caron, Francoise Pelletier, Mark-André Hilt, Chantal Frigon et Nelson Archambault ( en remplacement de Jean-Sylvain Bourdelais). 3e rangée : Francois Dupuy, Tristan Gagnon (AECOM), Cédric Meunier et Jean-Claude Ladouceur. Absents : Danny Gignac et André Bourgeois.

La disparition de logements abordables inquiète également Françoise Pelletier. « L’incendie qui a détruit la Place Frontenac, derrière le marché, a supprimé 43 de ces logements, explique-t-elle. Si on ajoute les 35 logis qui sont détruits par la Ville pour faire des stationnements, ça devient préoccupant ».

« D’autant plus que selon le dernier rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), Saint-Hyacinthe aurait l’un des plus bas taux inoccupation du Québec, soit 1.4% alors que le seuil acceptable est de 3%. Et ces chiffres ont été compilés avant l’incendie et les démolitions. »

Les inquiétudes du CCCPEM

Cette situation préoccupe également la présidente du Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain (CCCPEM), Annabelle T. Palardy, qui fait aussi partie du Chantier centre-ville.

Dans une lettre d’opinion parue dans MOBILES, elle se demande : « qu’adviendra-t-il des personnes habitant d’ores et déjà le quartier centre-ville, notamment ceux visés par la nouvelle zone centre-ville riverain ? »

Puis elle poursuit :  « Le CCCPEM déplore le phénomène de gentrification qui verra certainement de nombreuses personnes être évincées de leurs appartements, ainsi que des propriétaires qui pourraient aussi se voir expropriées au profit de projets de résidences privées. »

D’autres consultations à venir

Précisons que dans les prochains mois, le comité Chantier centre-ville participera à plusieurs ateliers afin d’échanger sur le diagnostic, la vision, les axes d’intervention et les enjeux liés à la conception du nouveau programme particulier d’urbanisme (PPU).

La population sera consultée une première fois à ce sujet l’été prochain. Une étude d’impact sur la santé sera également réalisée en août prochain. Trois autres étapes de consultations publiques sont prévues en fin d’année 2019 et l’année suivante en vue d’une adoption du nouveau PPU en décembre 2020.