Société

Le communautaire maskoutain refuse l’austérité

Environ 70 personnes provenant d'une vingtaine d'organismes communautaires de Saint-Hyacinthe se sont réunies pour échanger sur les effets des mesures d'austérité du gouvernement québécois.

Sylvie Tétreault en atelier. Photo: PHF À l'initiative du Trait d'Union Montérégien (TUM), des travailleurs, des bénévoles et des membres de ces groupes ont dressé la liste des impacts réels de ces mesures dans leur quotidien.

« Avec mon collègue du Collectif de défense des droits, David-Alexandre Grisé, nous avions d'abord entrepris cette démarche auprès des organismes qui oeuvrent en santé mentale, a indiqué Sylvie Tétreault, coordonnatrice du TUM. Quand nous avons appris que le communautaire ferait la grève au début du mois, on a proposé à la Corporation de développement communautaire (CDC) des Maskoutains d'élargir cette activité à tous les groupes ».

La coordonnatrice de la CDC, Chantal Goulet, était très satisfaite de la participation. « Environ 25 groupes de la MRC ont suivi le mouvement de grève durant ces deux jours, évalue-t-elle. Bien sûr, les maisons d'hébergement ont respecté les services essentiels, de même que Les Ateliers Transition, par exemple, qui doivent respecter leurs contrats ».

Manifestation chez la ministre

La veille de cette rencontre, le 2 novembre, plus de 500 personnes provenant de centaines d’organismes communautaires de la Montérégie ont manifesté devant les bureaux de la ministre libérale Lucie Charlebois dans son comté de Soulanges. On comptait une forte délégation provenant de Saint-Hyacinthe.

Elles étaient là pour lui signifier que son gouvernement doit accorder de nouveaux crédits budgétaires aux organismes communautaires qui interviennent dans le domaine de la santé et des services sociaux, en défense collective des droits et dans le développement local.

Parmi les personnes qui ont pris la parole, Suzanne Demers, directrice de l'Auberge du cœur Le Baluchon de Saint-Hyacinthe.

Suzanne Demers s'adressant à la foule. Crédit: TROC Montérégie. « L’austérité, la rigueur dont parle le gouvernement, sont ni plus ni moins qu’une véritable histoire d’horreur. Austérité égale plus de maladies, austérité égale plus de souffrance, austérité égale plus de misère, austérité égale plus de pauvreté, austérité égale plus d’isolement, austérité égale plus de détresse. Les politiques d’austérité touchent durement les femmes car elles sont majoritairement présentes dans les services publics et les responsabilités supplémentaires dont le gouvernement se déleste viennent augmenter leur fardeau ; les jeunes qui sont les plus nombreux à occuper les emplois à statut précaire et enfin, les organismes d’action communautaire autonome dont le financement gouvernemental n’a pas été haussé depuis près de 10 ans – on peut même affirmer que le financement des groupes diminue d’année en année car les maigres indexations ne suffisent absolument pas. Bref, c’est l’ensemble de la population qui est touché et plus particulièrement les plus défavorisés qui subissent durement les réductions des services publics. Il est hors de question de nous envoyer dans les abîmes de la misère au nom de l’équilibre budgétaire austère! » a déclaré Suzanne Demers qui est également vice-présidente de la Table régionale des organismes communautaires (TROC) de la Montérégie.

Signalons qu'à l'issue de la rencontre de Saint-Hyacinthe, on a mis sur pied un comité qui mènera une campagne d'éducation populaire sur l'austérité. « Nous souhaitons rallier la population pour affirmer une opposition claire aux mesures d’austérité, proposer des alternatives à cette vision et exercer une pression sur les élus locaux » a conclu Sylvie Tétreault.

Photo: Paul-Henri Frenière.