Roger Lafrance
Le glanage pour aider ceux qui ont faim
C’est une situation qui a toujours été décriée: pendant que des gens font la queue devant les banques alimentaires, des fruits et légumes sont laissés dans les champs alors qu’ils pourraient être toujours bons pour la consommation.
La Moisson Maskoutaine a donc mis en place un projet de glanage dans le but de sauver cette nourriture. À la fin des récoltes, des bénévoles se rendent dans les champs pour y cueillir ces fruits et légumes qui seront ensuite redonnés aux organismes qui offrent de l’aide alimentaire.
« L’an dernier, nous avons effectué 10 opérations de glanage. », confie Marilyn Bessette, chargée de projet en sécurité alimentaire à La Moisson Maskoutaine. « Cette année, nous en sommes rendus à 17 et il y a encore plusieurs bonnes récoltes à venir dans les champs. »
L’implantation du projet comportait plusieurs défis importants, notamment celui d’établir un lien de confiance entre l’agriculteur et l’organisme. Plusieurs d’entre eux se sont montrés ouverts au projet.
« Les producteurs mettent tout en œuvre pour faire un produit de qualité, reconnaît Mme Bessette. Ils n’aiment pas laisser une partie de leur récolte dans leurs champs. », confie-t-elle.
Souvent, à la fin des récoltes, il n’est plus rentable pour l’agriculteur de cueillir ces fruits et légumes. C’est alors que les glaneurs entrent en scène. Après avoir reçu les consignes du producteur, les bénévoles entreprennent alors de « vider » le champ. Une partie de la récolte, soit 30 %, est remise au producteur, le bénévole peut en garder pour ses besoins personnels et le reste revient à La Moisson Maskoutaine.
Cette année, les récoltes ont été tellement abondantes que des producteurs ont versé leur part à Moisson maskoutaine. Certains ont même réservé une partie de leurs champs à l’organisme, incapables de tout écouler par leurs propres moyens.
Le défi de conservation
La Moisson Maskoutaine a pour mission d’alimenter les banques alimentaires et les organismes communautaires qui accueillent des clientèles vulnérables. Leurs dons proviennent essentiellement des entreprises agroalimentaires et des épiceries. Les fruits du glanage permettent donc d’augmenter la part de produits frais qui seront distribués.
Cet été, l’organisme a pu récolter quantité de fraises, camerises, haricots, bleuets, maïs ou betteraves. Toutefois, récolter de grosses quantités d’un seul coup comporte aussi un autre défi, celui de les préserver jusqu’à leur distribution. Pour les petits fruits, l’organisme s’est organisé pour faire des congélations.
« De cette façon, on va pouvoir les distribuer durant tout l’automne et même jusqu’aux Fêtes. », explique Marilyn Bessette.
Danielle Palardy est bénévole dans le projet. « Je le fais pour permettre à des gens de pouvoir bénéficier de cette nourriture alors qu’elle serait perdue. », a-t-elle expliqué à Mobiles. « C’est une belle activité. J’aime le plein air et la nature, et lors de l’activité, on échange et on parle avec les autres bénévoles. C’est vraiment agréable. »
La Moisson Maskoutaine est d’ailleurs toujours à la recherche de bénévoles pour compléter son équipe de glaneurs.
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