Société

Le transport actif : une autre façon de voir la ville (1)

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La Ville de Saint-Hyacinthe entend se doter d’un nouveau plan de développement durable. S’il y a un élément qui devrait en faire partie et qui pourrait vraiment transformer notre ville, c’est bien le transport actif.

Qu’entend-on par transport actif ? La marche et le vélo, essentiellement. En fait, il s’agit de tout moyen de se déplacer par sa propre énergie. Pourquoi est-ce si important ? Parce que les avantages sont indéniables. Le transport actif est bénéfique pour l’environnement, la santé et l’économie des citoyens ainsi que pour la circulation automobile.

Autrement dit, un citoyen qui se rend au travail en marchant ou en pédalant, c’est une auto de moins dans nos rues et une place de stationnement de libre. C’est aussi moins de pollution, des rues moins achalandées et un baume sur notre porte-monnaie. Au fond, tout le monde y gagne, tant la municipalité que les citoyens.

Miser sur le transport actif, c’est aussi miser sur un développement plus harmonieux de notre municipalité. En marchant ou en pédalant, les citoyens voient leur ville différemment. Ils prennent davantage conscience de leur communauté, car ils la connaissent mieux. Le transport actif favorise également les contacts entre les citoyens.

Concrètement, comment une ville peut-elle favoriser le transport actif ? Voici quelques suggestions, incluses dans un mémoire que j’ai présenté à la Ville de Saint-Hyacinthe, que je propose dans ce premier article consacré à la marche.

Encourager la marche

Assez curieusement, la Ville de Saint-Hyacinthe a entrepris, en 2018, de réduire son réseau de trottoirs de 25 %, soit de retirer 66 kilomètres de chemins piétonniers. Au contraire, une ville qui voudrait inciter ses citoyens à marcher devrait construire plus de trottoirs. On le voit : cette politique va à contresens et elle devrait être revue.

Les tunnels piétonniers des rues Laframboise et Bourdages sont dans un état de délabrement qui invite peu les citoyens à les emprunter. Source : Roger Lafrance

Les tunnels piétonniers des rues Laframboise et Bourdages sont dans un état de délabrement avancé. Il serait primordial de les restaurer pour les rendre invitants et sécuritaires. Bien des citoyens n’osent pas s’y aventurer, surtout le soir. Pourtant, ils sont des liens essentiels entre le centre-ville et le nord de la ville, tant pour les piétons que pour les cyclistes.

On pourrait inciter les jeunes à se déplacer vers leur école ou leur centre de loisirs en inscrivant sur les trottoirs la direction du trajet, à l’image de ce qu’a fait la Ville de Victoriaville. Une belle initiative qui invite les jeunes à la marche tout en leur proposant le meilleur trajet.

Autre moyen de promouvoir la marche : installer des panneaux directionnels vers les principaux lieux de destination. Ces panneaux indiqueraient non seulement la direction, mais aussi la distance et le temps qu’un piéton mettrait pour s’y rendre. Par leur seule présence, ces panneaux pousseraient à la marche.

Enfin, rendre une partie du centre-ville piétonnier serait aussi une autre façon d’encourager la marche. Si on réussit à le faire pour certaines activités (Rendez-vous urbains, vente-trottoir…), pourquoi ne pas l’étendre sur une plus longue période ? L’idée a souvent été soulevée, mais il serait peut-être temps de l’envisager sérieusement, d’autant plus que les stationnements au centre-ville n’ont jamais été si nombreux.

Cette mesure ferait du centre-ville un lieu propice aux marcheurs et plus attirant pour les citoyens. Les rues libérées par les automobiles pourraient aussi accueillir de l’animation, ce qui en augmenterait l’attrait.

 

(Dans le prochain numéro, nous verrons d’autres suggestions pour favoriser la pratique du vélo.)