Société

L’étude archéologique se poursuit dans la MRC des Maskoutains

Le Bureau du Ndakina du Grand Conseil de la Nation Waban-Aki poursuit son étude afin de connaître le potentiel archéologique sur le territoire de la MRC des Maskoutains, si bien que les responsables prévoient faire leur rapport avant la fin de l’année 2022.

L’un des archéologues impliqués dans les travaux, Alexandre Tellier, précise qu’il ne s’agit pas de fouilles archéologiques, mais bien d’étude sur le terrain. « On ne creuse pas le sol. On se déplace sur le terrain pour voir si les zones que nous avons identifiées lors de notre recherche documentaire ont effectivement un potentiel archéologique. Le territoire de la MRC des Maskoutains étant très grand, nous avons concentré nos observations le long des cours d’eau, notamment la rivière Yamaska. Les cours d’eau étaient utilisés pour se déplacer par les autochtones, il est logique de penser qu’il y a des vestiges du passé le long des cours d’eau », explique-t-il.

Analyse documentaire pour débuter

Le mandat confié par la MRC des Maskoutains au Bureau du Ndakina débutait par la base, soit l’analyse de documents historiques et de la tradition orale afin d’identifier des zones où il aurait pu y avoir des établissements humains avant la formation des paroisses.

Alexandre Tellier se rend sur le terrain des zones identifiées lors de la première étape pour faire des observations avec un collègue. Les observations sur le terrain ont débuté à la fin mai et elles devraient se terminer avant la fin du mois de juin. Bien qu’il soit trop tôt pour tirer des conclusions, M. Tellier assure que certaines zones ont effectivement du potentiel archéologique.

« C’était important de récolter des données, car il y a peu de sites archéologiques documentés sur le territoire. Il y a une grosse pression pour le développement sur les berges. Il vaut mieux agir de manière préventive afin de préserver les sites », précise M. Tellier.

Une obligation gouvernementale

Le chargé de projet en patrimoine et technicien senior à l’aménagement à la MRC, Robert Mayrand, rappelle que la MRC s’était fixé comme objectif d’identifier les secteurs à fort potentiel archéologique en élaborant le schéma d’aménagement du territoire. « C’est une obligation du gouvernement de le faire, et cela vient faciliter la vie des municipalités et des promoteurs quand vient le temps d’identifier des sites pour divers projets de développement. »

Pour la MRC, l’objectif est de savoir où il y a un risque de découvrir des artéfacts et ainsi d’éviter l’arrêt de travaux à grands frais, car tout promoteur qui découvre un artéfact a l’obligation d’arrêter ses travaux et il doit aviser le ministère de la Culture et des Communications du Québec en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec. Ce ministère assume d’ailleurs 50 % des coûts de l’étude évalués à un peu plus de 20 000 $.

Après la réception du rapport, M. Mayrand espère convaincre les élus de poursuivre l’investigation des sites ayant le potentiel le plus élevé. « Les archéologues sont enthousiastes à la suite de leurs visites sur le terrain. Nous avons une obligation légale de préserver les zones au fort potentiel archéologique et, comme nous sommes situés sur le territoire ancestral des Abénaquis, on peut penser qu’il y a des vestiges de leur présence avant l’établissement des paroisses, particulièrement le long de la rivière Yamaska qui servait de route à l’époque. »