
Alexandre D'Astous
L’organisme Le JAG note une recrudescence de l’homophobie et de la transphobie au cours des derniers mois en Montérégie, et notamment dans la MRC des Maskoutains, qui a déployé le drapeau arc-en-ciel progressif sur la devanture de son siège administratif du 12 au 20 mai, en appui à la lutte contre l’homophobie et la transphobie et pour souligner la Journée internationale du 17 mai.
Amélie Glaude est chargée de projet pour Le JAG, un organisme qui lutte contre l’homophobie et la transphobie. Elle assure que ces phénomènes sont toujours bien présents en 2025 et qu’ils sont même en croissance.
« Il y a une montée de la haine et des violences envers les communautés LGBT. Nous avons des drapeaux des communautés LGBT+ qui se font brûler. Il y a des gens qui se font lancer des roches chaque jour dans leurs fenêtres. Ce sont des exemples concrets qui sont arrivés sur notre territoire. Nos équipes d’intervention sont de plus en plus sollicitées. Il y a une hausse des problèmes de santé mentale chez des membres des communautés LGBT+. Le climat politique amène une vague d’incertitude. Nous sommes dans une ère de désinformation. Tout cela génère des problèmes au niveau de l’inclusion », rapporte-t-elle.
Une certification municipale
Elle coordonne la certification municipale MIC +. « J’ai fait la rédaction de la certification municipale. Ensuite, nous avons lancé la certification le 30 janvier 2025. Je suis en période de démarchage auprès des 148 municipalités de la Montérégie présentement. On les contacte pour leur expliquer le projet et on les accompagne tout au long de la certification ».
Mme Glaude a été embauchée grâce à une aide financière qui doit se poursuivre jusqu’en 2026. « Le défi, c’est de se faire connaître sur l’ensemble du territoire parce que la Montérégie, c’est énorme. Le JAG a débuté à Saint-Hyacinthe et il a ensuite élargi son territoire. On veut mousser l’intérêt pour la certification et montrer que c’est un projet sérieux et qui est important pour les communautés LGBT+. On vise le municipal parce que c’est le palier politique le plus près de la population. Si les municipalités embarquent et donnent l’exemple, on pense que ça peut donner un beau vent de solidarité. »
Journée internationale
Le JAG participe à la Marche contre l’homophobie et la transphobie le 17 mai à Montréal pour la Journée internationale de lutte contre l’homophobie. Les municipalités sont encouragées à faire des actions comme la levée du drapeau LGBT+ ou une publication sur leurs réseaux sociaux. « On leur demande de poser un geste pour l’inclusion des communautés LGBT+. Pour obtenir la certification, les municipalités doivent d’abord adopter une résolution démontrant leur intérêt. Nous offrons deux formations, une pour les employés et une autre pour les élus afin qu’ils deviennent des alliés des communautés LGBT+. On veut guider les municipalités sur la manière de réagir lors de manifestations comme celle ayant eu lieu à Sainte-Catherine pour protester contre l’heure du conte de la drag queen Barbada. On leur donne des clés sur la manière de répondre à cela publiquement », explique Mme Glaude.
La MRC des Maskoutains solidaire de la communauté LGBTQ+
« En déployant le drapeau arc-en-ciel, le conseil veut sensibiliser la population à l’importance de combattre toutes les peurs et préjugés qui peuvent avoir un impact négatif sur des êtres humains. Cette Journée internationale est l’occasion de réfléchir aux moyens à prendre, comme société, pour que tous et toutes puissent vivre librement, en bénéficiant des mêmes droits et privilèges, et en ayant la possibilité de s’épanouir sans craindre le jugement des autres », déclare le préfet de la MRC des Maskoutains, Simon Giard.
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