Société

L’aide alimentaire sollicitée plus que jamais au Comptoir-Partage La Mie

Chantal Roy, directrice générale du Comptoir-Partage La Mie. Photo : Carl Vaillancourt

Devant la vague inflationniste qui a marqué l’année 2022, bon nombre de familles maskoutaines ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Avec la hausse marquée du panier d’épicerie, les demandes d’aide alimentaire ont explosé du côté du Comptoir-Partage La Mie. C’est du moins ce qu’a expliqué la directrice générale de l’organisme, Chantal Roy.

Chantal Roy, directrice générale du Comptoir-Partage La Mie. Photo : Carl Vaillancourt

« Nos services sont sollicités plus que jamais. On voit de plus en plus de familles affectées par la hausse des prix en épicerie qui doivent recourir à nos services pour nourrir leur famille. On est passé de 35-36 demandes ponctuelles quotidiennes à plus de 50 par jour, et ça pourrait être 60 », d’expliquer Chantal Roy.

Le Comptoir-Partage La Mie fonctionne sous un système de membrariat. Les membres déboursent un montant fixe toutes les deux semaines pour obtenir un panier d’épicerie en contrepartie de leur contribution financière. Selon le nombre de personnes par ménage, ceux-ci peuvent prendre des produits dans chacune des grandes catégories de produits telles que les fruits et légumes, viandes, pains, féculents, conserves, desserts et plus. Une famille de huit personnes a donc droit à un plus gros panier que la famille de quatre. Une personne bénévole peut même aider la famille avec des choix et des idées de recettes avec les ingrédients choisis lors de sa visite.

Une nouvelle grille tarifaire

À partir du début du mois de mars, la grille tarifaire changera pour être plus équitable. En fonction du nombre de personnes qui vivent dans un ménage, le tarif sera indexé. Pour un ménage d’une ou deux personnes, le tarif facturé toutes les deux semaines sera de 8 $, alors qu’une petite famille paiera 10 $ et une plus grande famille paiera un montant de 12 $ pour avoir droit à son épicerie. Ce changement devait être opéré pour répondre à la crise inflationniste, mais aussi pour le principe de justice sociale.

« Nous trouvions qu’il n’était pas normal qu’une personne doive payer le même prix pour une épicerie sur une période de deux semaines que la famille de huit ou dix personnes. Nous voulions corriger cette situation qui nous apparaissait injuste pour nos usagers. De cette façon, nous répartissons la contribution en fonction du nombre de personnes qui fait appel à nos services et ça demeure très avantageux pour eux », a-t-elle ajouté.

Pour un montant de 12 $, les grandes familles ressortent avec un panier rempli de produits, épicerie qui pourrait facilement atteindre 200 à 250 $ chez un épicier standard.

Heureusement pour l’organisme, il peut compter sur le soutien logistique de la Moisson Maskoutaine. C’est de cette façon que le Comptoir-Partage La Mie peut offrir ce service de sécurité alimentaire. Plusieurs fois par semaine, l’organisme partenaire qui recueille des denrées alimentaires effectue une livraison de plusieurs bacs de nourriture à l’organisme à l’aide d’un gros camion de livraison aménagé à cette fin. À cela s’ajoutent des partenariats avec des entreprises québécoises comme Saputo et Gadoua. Par exemple, le prix payé pour un litre de lait est inférieur à deux dollars. Toutefois, l’organisme doit néanmoins faire des achats pour assurer un panier équilibré et sain à ses membres.

« Nos tarifs préférentiels nous permettent d’offrir des produits frais et de qualité à des familles dans le besoin. Ça fait une grosse différence. Il faut savoir que nous déboursons environ 85 000 $ par année pour acheter les produits plus rares et offrir une plus grande diversité à nos membres », a-t-elle plaidé.

Grâce à une subvention obtenue l’an dernier, l’organisme a été en mesure de se munir d’un grand congélateur. Celui-ci permet de conserver des articles nécessitant une réfrigération plus importante comme la viande hachée, les produits laitiers et les œufs.

Dans le but de toujours améliorer l’offre aux membres, l’organisme étudie toutes les possibilités mises sur la table, dont une campagne de sociofinancement. Bien que l’idée soit encore embryonnaire, les idées ne manquent pas pour Chantal Roy. La directrice générale est néanmoins bien entourée, puisque ce sont 35 bénévoles qui multiplient les heures afin d’offrir un panier d’épicerie aux Maskoutains moins nantis.

Avec plus de 600 familles membres, il est toujours possible d’adhérer comme membre. Toutefois, un processus complet avec une analyse est nécessaire pour obtenir ce statut. L’organisme tient à s’assurer que les membres répondent aux critères établis. Vous pouvez communiquer avec l’organisme au 450 774-0494. Un premier rendez-vous sera fixé pour analyser votre dossier, puis un deuxième pour faire votre épicerie.