Société

Saint-Hyacinthe hérite d’un immeuble de Mission Unitaînés

Lors de l’annonce du projet : Chantal Soucy, députée de Saint-Hyacinthe; André Beauregard, maire, Caroline Sauriol, pdg de Mission Unitaînés, et David Bousquet, président d’Habitations Maska. Photo Roger Lafrance

Saint-Hyacinthe hérite d’un immeuble de Mission Unitaînés, ce qui ajoutera 100 nouveaux logements sociaux et abordables pour les aînés en 2026.

L’organisme Mission Unitaînés a été fondé par le promoteur Luc Maurice, fondateur du Groupe Maurice. Grâce à un appui financier de 235 millions $ des gouvernements du Québec et du Canada, l’organisme prévoit construire 10 immeubles de 100 logements chacun afin d’y loger des aînés ayant des revenus modestes.

Comme les 10 immeubles seront construits selon les mêmes plans et par un nombre réduit d’entrepreneurs, il en résultera des économies d’échelle importantes a indiqué la présidente-directrice générale de Mission Unitaînés, Caroline Sauriol, lors de l’annonce du projet à Saint-Hyacinthe.

L’immeuble de 6 étages prendra place dans l’espace occupé par les anciens bureaux de la Bibliothèque T.A.-St-Germain. Il sera doté d’une salle commune, de deux ascenseurs et d’une aire de stationnement pour les triporteurs.

Mission Unitaînés se chargera de la construction de l’immeuble. À la fin des travaux, l’édifice sera cédé à la Ville de Saint-Hyacinthe qui en confiera la gestion à Habitations Maska. De plus, il sera accompagné d’un don philanthropique de 500 000$ versé par Luc Maurice, montant qui servira de fonds de réserve pour les rénovations futures.

Le projet s’adressera à des personnes âgées autonomes. Les loyers seront à faible coût, soit de 595 $ pour un studio et de 900 $ pour un logement de 2 chambres.

Lors de l’annonce, Caroline Sauriol a indiqué que M. Maurice avait identifié 30 villes au Québec susceptibles de recevoir l’un des 10 immeubles, sur la base d’un certain nombre de critères. L’automne dernier, il a ensuite invité les municipalités à faire connaître leur intérêt.

Dès la réception du courriel, le maire André Beauregard a aussitôt demandé de communiquer avec le promoteur pour en savoir davantage. Les municipalités intéressées devaient répondre à un certain nombre d’exigences, soit fournir le terrain, assumer les coûts pour les infrastructures et offrir un congé de taxes de 3 ans.

Saint-Hyacinthe a immédiatement proposé une partie du site de l’ancienne bibliothèque, un espace qui avait déjà été ciblé pour un projet de logements abordables mais dont le financement n’avait pu être obtenu en 2023.

Caroline Sauriol a d’ailleurs salué le leadership de la Ville de Saint-Hyacinthe. « Ils ont été très rapides à réagir et par la suite, tout s’est mis en branle très rapidement », a-t-elle indiqué en entrevue à Mobiles.

Les travaux de démolition devraient débuter sous peu. Le maire André Beauregard a précisé que l’ancienne bibliothèque ne serait pas démolie. On envisage un autre projet d’habitations à partir de cet immeuble.

« On envisage toujours d’en faire plus dans le logement social et abordable, a mentionné M. Beauregard. Il y a beaucoup de logements disponibles à Saint-Hyacinthe mais ils sont dispendieux. C’est pourquoi on veut en faire plus pour les personnes démunies. »

Image de synthèse du futur projet Unitaînés. Photo : Mission Unitaînés

Un bémol du FRAPRU

Bien que le projet de Mission Unitaînés est qualifié d’innovateur, tous ne voient pas les choses ainsi. Le FRAPRU, qui milite pour le droit au logement, estime qu’un tel partenariat public-privé ne doit pas servir de modèle.

« Veut-on réellement se rendre dépendant du bon vouloir des philanthropes pour financer un programme social, surtout si c’est pour loger décemment les aînés les plus pauvres? », questionne sa porte-parole Véronique Laflamme.

« Si on veut financer des logements sociaux, il faut le faire avec des programmes gouvernementaux qui fonctionnent. Si les riches veulent contribuer à ces programmes, la meilleure façon de le faire serait par une fiscalité plus progressive qui rendrait plus de fonds disponibles dans les coffres de l’État pour les programmes sociaux comme le logement social », poursuit Mme Laflamme.

Elle rappelle que les fondations philanthropiques bénéficient de mesures fiscales avantageuses comme les crédits d’impôt pour les dons et l’exemption totale pour les rendements de placements qui privent les finances publiques de revenus de l’État.