Société
Dans le cadre de la 21e journée nationale des centres de femmes

Portes ouvertes au Centre de femmes l’Autonomie en soiE

L'équipe des travailleuses du Centre de femmes L'Autonomie en SoiE : Lisa-Marie Boudreau Dupuis, Mandoline Blier, Myriam Croteau, Katie Dufresne et Michèle Ledoux.

Le 3 octobre dernier, plusieurs citoyens ont eu l’opportunité de visiter le Centre de femmes l’Autonomie en soiE, à Saint-Hyacinthe. La maison jaune située sur l’avenue De la Concorde Nord abrite une ressource ayant pour mission de soutenir les femmes dans la reprise de pouvoir sur leur vie. Ces portes ouvertes ont été l’occasion de faire connaître les services de l’organisme aux femmes, aux élus et aux partenaires de la communauté maskoutaine.

Pour accueillir leurs invités, les membres s’étaient mobilisées afin de rendre l’espace vivant, à l’image du quotidien de ce milieu de vie. Leurs témoignages permettaient de comprendre l’impact de la mission sur la réalité des femmes qui fréquentent le centre.

« J’ai trouvé de l’accompagnement et du soutien ici, lorsque toutes les autres portes m’étaient fermées » mentionne une membre pour décrire son expérience. Se définissant comme généraliste de la condition féminine, le centre considère toutes les situations vécues par les femmes. Une approche globale qui permet aux travailleuses d’intervenir avec les difficultés qui ne cadrent pas nécessairement dans une problématique spécifique.

Ensemble enrayons les violences

L’activité avait lieu dans le cadre de la 21e journée nationale des centres de femmes. Près de 80 centres sont membres du Regroupement (L’R) des centres de femmes du Québec. Ensemble, lors de cette journée, ils affirmaient leur apport particulier aux enjeux des violences. Appuyée d’une étude réalisée auprès des travailleuses et participantes des centres membres de L’R, l’équipe de l’Autonomie en soiE a présenté les aspects principaux qui les positionnent comme une ressource essentielle et complémentaire dans la lutte aux violences faites aux femmes. « Nous intervenons auprès de toutes les femmes dans toutes les situations de violence qu’elles peuvent vivre », précise Katie Dufresne, travailleuse au centre et membre de la Table de concertation en violence conjugale et familiale et agression sexuelle. L’accompagnement peut donc se faire pour des violences vécues dans différents contextes : conjugal, familial, sexuel, obstétrical, en milieu de travail, avec le voisinage, etc.

Lisa-Marie Boudreau Dupuis, également travailleuse à l’organisme, spécifie que « le centre peut aider à toutes les étapes d’une situation de violence : avant pour la prise de conscience, pendant pour le soutien et après pour se refaire confiance ». Parler directement de violence est souvent difficile. Ainsi, les ateliers et les échanges informels ouvrent de nouvelles portes pour dépister des vécus de violences et référer à des ressources spécialisées, si nécessaire. « Notre centre est un milieu de vie complémentaire qui permet aux femmes de se reconstruire et retrouver l’estime d’elle-même », résume Chantale Lamarche, administratrice et participante du centre, soulignant le besoin des femmes d’avoir un lieu sécuritaire pour guérir des violences subies.

Enfin, les centres de femmes du Québec se présentent comme une force collective pour contrer les violences systémiques. Avec l’éducation populaire et leurs revendications concertées, ils influencent les politiques concernant les conditions de vie des femmes.

Un financement adéquat

Dans la plateforme de revendications de L’R dévoilée le 3 octobre dernier, il est mentionné qu’une augmentation récurrente du financement à la mission de 350 000 $ par année permettraient aux centres de réaliser leur travail à la hauteur des besoins rencontrés, incluant les violences faites aux femmes. « Nous avons reçu un soutien financier important de la part du Secrétariat à la condition féminine (Québec) durant la pandémie pour notre travail auprès des femmes vivant de la violence. D’autres ressources ont vu ce financement devenir récurrent, mais pas les centres. Pourtant, on intervient quotidiennement en violence », conclut Katie Dufresne. Un travail important, contribuant au mieux-être des Maskoutaines qui se doit donc d’être reconnu à sa juste valeur.