Roger Lafrance
Un journal né d’un besoin
Il fallait une grande dose d’audace, et certainement un peu de témérité, pour décider de lancer un média communautaire en mai 2004. Des qualités que possédait sans contredit son initiateur Marcel Blouin.
De fait, Mobiles est né d’un besoin. En arrivant à la direction du Centre Expression en 2001, Marcel Blouin a vite constaté qu’il était difficile d’intéresser les médias locaux face à l’art contemporain, et surtout de contrecarrer leur vision négative.
« C’est là qu’on s’est dit: on va partir un journal qui va s’exprimer autrement », raconte-t-il en entrevue à Mobiles.
Entrepreneur dans l’âme, il fonde trois organismes en 2002-2003: Sublim pour les arts numériques, Orange, la biennale en art contemporain, et Mobiles, le média communautaire. Les deux derniers sont toujours bien actifs.
Pourquoi avoir choisi le nom de Mobiles? D’abord en référence au mot mobilité, mais aussi au mobile suspendu au-dessus du lit d’enfant, jeu qui représente un monde en mouvement.
« Dès le départ, trois mots définissaient Mobiles : arts, culture et société. J’ai toujours eu à cœur de faire le lien entre l’art et la société. »
Le premier numéro est publié en mai 2004 et apporte une autre voix parmi les médias de la région. Or, il y a un monde entre lancer une publication et en publier un numéro à chaque mois, ce qui demande constance et persévérance. Très vite, le journal est repris par deux de ses artisans, Hélène Dion et Victor Varacalli, qui ont soutenu le journal à bout de bras.
Malheureusement, la rentabilité n’étant pas au rendez-vous, le journal devra s’arrêter en juillet 2007. Le nom renaîtra de ses cendres en 2009 grâce à un nouveau groupe qui en fera d’abord un média numérique avant de retrouver le format papier plusieurs années plus tard.
Bien des artisans ont laissé leurs empreintes dans Mobiles au fil des années: Anne-Marie Aubin, toujours présente en nos pages, Karoline Georges, Claudette Girard, Paul-Henri Frenière, Nicolas Humbert, Alain Charpentier et Julie Goupil, entre autres.
Aujourd’hui, Mobiles reste important aux yeux de Marcel Blouin. Le média propose une voix différente dans la communauté maskoutaine en faisant place à d’autres points de vue.
« Ça prend de la diversité dans une communauté, argumente-t-il. Le journal rejoint un public plus jeune.Le glissement vers le communautaire est aussi intéressant. »
Comment voit-il le journal Mobiles aujourd’hui?
« C’est génial qu’il existe encore car ça donne libre cours à une autre vision de Saint-Hyacinthe. Je salue d’ailleurs Nelson (Dion) et sa gang qui font le journal. Déjà, de publier un journal et de rester constant, c’est extraordinaire dans le contexte actuel des médias. »
Bravo pour votre travail qui s’avère indispensable!