Société

Une conférence pour la prévention de l’Alzheimer

Les doctorantes en neuropsychologie Lynn Valeyry Verty et Samantha Maltezos, membres de l’équipe de recherche de la  Dre Sylvie Belleville de l’Université de Montréal, ont décortiqué le fonctionnement des mémoires pour le public. Photo : Sophie Brodeur

Dans le cadre du mois de la sensibilisation à la maladie d’Alzheimer, la Société Alzheimer des Maskoutains-Vallée des Patriotes présentait le 24 janvier dernier au Complexe Le Saphir une conférence sur la prévention de cette maladie. Près de 150 personnes se sont déplacées pour en apprendre plus sur ce sujet d’intérêt.

Les doctorantes en neuropsychologie Lynn Valeyry Verty et Samantha Maltezos, membres de l’équipe de recherche de la  Dre Sylvie Belleville de l’Université de Montréal, ont décortiqué le fonctionnement des mémoires pour le public. Dans un premier temps, elles ont expliqué la mémoire à court terme et ensuite, elles ont exposé la complexité de la mémoire à long terme.

La mémoire à court terme

Samantha Maltezos a expliqué que la mémoire à court terme a une capacité limitée et une courte durée. Elle sert à stocker l’information pendant qu’on en a besoin. Après, l’information sera oubliée ou sera transférée à la mémoire à long terme. « Avec l’âge, on a plus de difficulté avec la mémoire à court terme, dit-elle, on peut donc s’aider, notamment en prenant des notes, en tenant un agenda et en se mettant des alarmes. »

La mémoire à long terme

La mémoire à long terme est constituée, en fait, de trois types de mémoires, a expliqué Lynn Valeyry Verty. La mémoire épisodique est liée à des épisodes de notre vie personnelle. Se souvenir est comme un voyage dans le temps, on sait où et quand. Parfois, on sait, mais sans les détails. On oublie parce que la trace mnésique s’affaiblit avec le temps, ce qui est un processus naturel. Parfois, on oublie parce que l’information a mal été encodée à l’entrée ou que l’interférence est grandissante avec le temps. La mémoire épisodique diminue en vieillissant.

La mémoire procédurale est inconsciente. Elle concerne des automatismes et s’exprime par le corps, par exemple savoir rouler à vélo ou jouer du piano. « Cette mémoire demeure intacte en vieillissant, dit Lynn. Cela explique pourquoi, même avec des troubles de la mémoire, des personnes âgées peuvent encore chanter. »

La mémoire sémantique, quant à elle, n’est pas contextuelle. Elle représente un acquis, par exemple le vocabulaire. Cette mémoire est organisée en réseaux. Elle permet d’avoir une vue d’ensemble et de pouvoir juger d’une situation complexe. Dans un processus de vieillissement normal, elle s’enrichit avec le temps. Cependant, la mémoire sémantique peut être affectée par différentes maladies.

Réserve cognitive

La mémoire n’est pas statique. Elle demeure plastique dans le temps et peut s’améliorer. « Notre cerveau est doté d’une réserve cognitive, a expliqué Samantha. Il s’agit de sa capacité à s’adapter au vieillissement. » Les facteurs qui contribuent à une grande réserve cognitive sont un niveau de scolarité élevé, des hobbys intellectuellement stimulant, un métier stimulant, une vie sociale riche et le fait d’être physiquement actif. On peut agir sur ces facteurs tout au long de notre vie.

Les ennemis de la mémoire

Les facteurs modifiables expliquent de 40 à 50 % des cas de la maladie d’Alzheimer. Les risques vasculaires, la dépression, l’inactivité physique, et le tabagisme sont des facteurs sur lesquels on peut agir. Par ailleurs, 19 % des cas de la maladie s’expliqueraient par l’inactivité cognitive.

Les troubles de l’humeur tels que l’anxiété, le stress et la dépression sont des ennemis de la mémoire, tout comme la consommation excessive d’alcool et de médicaments. Parmi les habitudes de vie, la fatigue, le manque de sommeil et le manque d’activités physiques et cognitives nuisent à la mémoire.

Les amis de la mémoire

Nous pouvons agir sur la mémoire, a poursuivi Lynn, notamment en ayant des activités intellectuelles stimulantes qui permettent de poursuivre des apprentissages tout au long de notre vie, de façon formelle ou non. Acquérir des nouvelles compétences, avoir des activités intellectuelles stimulantes, avoir un réseau social et faire de l’activité physique permet de maintenir notre réserve cognitive.

Bien sûr, une routine de vie saine, un contrôle des facteurs cardiovasculaires et une saine alimentation sont aussi des facteurs de protection contre la maladie d’Alzheimer.