Société

Une roseraie à l’Hôtel-Dieu: promesse tenue!

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« Lorsque mon épouse était hospitalisée aux soins palliatifs de l'Hôtel-Dieu, nous sortions parfois dans la cour arrière pour prendre l'air. Malheureusement, tout ce qu'il y avait à voir, c'étaient les autos qui passaient sur la rue. Comme Claudette aimait la nature et les fleurs, je lui ai fait une promesse. La promesse qu'un jour, il y aurait dans cette cour un jardin, un jardin de roses que les patients pourraient admirer à la fin de leur vie ».

Yves Morier dans la roseraie. (Photo: Paul-Henri Frenière)Cette promesse, Yves Morier l'a tenue. Quatorze ans plus tard, le juge à la retraite peut dire enfin : mission accomplie. Le 11 juillet dernier, il avait invité des ami(e)s peintres à exercer leur art dans cette roseraie toute neuve qui compte aujourd'hui plus de 160 rosiers.

Lui-même s'adonne à la peinture (c'était son projet de retraite) et c'est en grande partie grâce à cet art que l'ambitieux projet a pu se réaliser. À quelques occasions, il a fait appel aux peintres pour amasser des fonds.

En 2011, pour une activité intitulée 12 pinceaux… pour une promesse, il a convaincu 11 femmes à se joindre à lui pour réaliser des tableaux qui seraient vendus aux enchères. Les artistes ont également créé une œuvre collective « Vue sur le jardin » qui préfigurait la roseraie qu'un patient pouvait voir de sa fenêtre de chambre.

Au total, ces activités de levée de fonds ont rapporté un peu plus de 30 000$. Cette somme a servi à l'achat des rosiers, mais aussi à l'aménagement et à l'entretien du site. Et l'on sait que les rosiers peuvent demander beaucoup de soins.

Il faut préciser que, dès le départ, Yves Morier s'était associé à la Fondation Aline-Letendre dont la mission est d'améliorer la qualité de vie des résidents de l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe. Cette association a été si harmonieuse que le retraité a accepté de faire partie du conseil d'administration.

À la recherche de partenaires

Afin d'assurer la pérennité de la roseraie, la Fondation Aline-Letendre envisage de faire appel  à la population. Le projet n'est pas encore totalement ficelé, mais Yves Morier avance qu'il pourra s'agir d'un contrat qu'un individu (ou une famille) signerait afin de couvrir les frais d'entretien.

"Vue sur le jardin", acrylique sur toile.Actuellement, la roseraie est composée de huit « îlots » répartis sur le site. On compte en aménager huit autres. « Le partenaire donateur s'engagerait à fournir un montant de 50$ par rosier à chaque année, et ce pour une durée de trois ans, explique Yves Morier. En contrepartie, son nom ou celui de sa famille serait inscrit sur une pierre placée au pied du rosier. Les chèques seraient payables le 1er juin de chaque année, à partir de 2015, et un reçu pour fins d'impôt serait émis par la Fondation Aline-Letendre ».

On pense à l'avenir, mais la roseraie remplit déjà sa mission. On peut y voir des résidents sillonner lentement les allées, admirant les fleurs, et des employés profiter de leur pause pour relaxer dans ce décor enchanteur.

« Le 1er juillet dernier, nous avons apporté une douzaine de roses dans chacune des chambres des soins palliatifs, explique Yves Morier, visiblement ému. C'est aussi pour cela que la roseraie existe, pour apporter un peu de bonheur… ».