Paul-Henri Frenière
L’épreuve du feu
Saint-Hyacinthe vient de vivre une dure épreuve, une autre… L’incendie de la Place Frontenac s’inscrit dans la suite des sinistres qui ont ravagé une partie du centre-ville au cours de son histoire. Mais comme dans toute épreuve, c’est la réaction qui compte, la résilience d’une communauté.
Bien que la couverture d’un incendie ne soit pas directement liée à la mission première d’un journal communautaire, la gravité de la situation appelait à une réaction spontanée et nécessaire. Le collègue Guillaume Mousseau s’en est chargé avec constance et humanité.
Dès les premières heures du sinistre, il a alimenté la page Facebook du journal MOBILES avec des photos et des vidéos en direct. On a pu voir l’évolution de l’incendie et le travail des pompiers au fur et à mesure que les événements se déroulaient.
Mais ce qui est le plus important, c’est qu’il a donné la parole aux intervenants qui organisaient déjà l’aide à la soixantaine de sinistrés qui se retrouvaient à la rue, sans logement, sans nourriture, plus rien. En cela, il répondait parfaitement à la mission d’un média communautaire : informer pour servir le bien commun.
Ce travail de Guillaume, en temps réel, a été rendu possible grâce à l’existence des réseaux sociaux. De très nombreux internautes étaient rivés à leurs écrans lors de ses reportages. Cela a certainement contribué à ce que les secours s’organisent rapidement.
Des organismes d’entraide ont mis l’épaule à la roue, de même que plusieurs individus qui ont désiré apporter leur contribution, soit matérielle ou financière. Très vite, la municipalité a voulu canaliser cette générosité (voir le texte dans ce journal) avec la collaboration des Caisses Desjardins de la région de Saint-Hyacinthe.
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De plus, on ne peut passer sous silence l’implication du conseiller du district Cascades, Jeannot Caron, qui a été constamment présent sur les lieux. Il s’est affairé à trouver des endroits où loger les sinistrés et à organiser leur transport avec, encore une fois, l’aide des réseaux sociaux.
À la séance du conseil municipal qui a suivi les événements, il a souligné la participation essentielle des concierges de l’immeuble, la famille St-Jean. Ils ont réussi à retracer et à faire évacuer tous les résidents du vieil édifice ayant une configuration particulière et compliquée.
Selon le conseiller, sans cette intervention, il aurait pu y avoir des morts. Son allocution au conseil, livrée avec émotion, lui a valu des applaudissements de tous ses collègues, ainsi que du maire. Chose extrêmement rare.
Il a aussi rappelé la devise de Saint-Hyacinthe qui est « Nous revivons par amour et courage ». Cette devise aurait été choisie pour commémorer l’incendie majeur qui avait pratiquement rasé tout le centre-ville en 1876. Ce désastre avait amené les Maskoutains et les Maskoutaines à s’unir pour reconstruire leur ville.
Dans cette foulée, la Place Frontenac, d’abord un hôtel, a été érigée en 1903. L’immeuble plus que centenaire servait de rempart au vieux marché depuis ce temps. Un marché qui est en train d’être rénové pour, justement, prendre soin des édifices témoins du passé. Et la vie continue…
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