Chronique

Ton vote vaut 2$

Certains pensent que leur vote ne vaut rien ; qu’il ne sert à rien de voter parce qu’à la fin, ça ne changera pas le résultat. Pas vrai ! Ton vote vaut 2$ mon ami : 2$ dans la tirelire du parti que tu auras choisi.

Un deux piasses, c’est rien, tu vas me dire. Mais multiplié par le nombre d’électoralement abstinents à la grandeur du pays, ça peut mettre du beurre sur les épinards des partis et pas mal de pancartes sur les poteaux.

 

On appelle l’affaire le financement populaire : un héritage qu’a laissé le vieux renard de Jean Chrétien avant de partir en 2004. En faisant passer cette loi (le 2$ par vote), l’ex-premier ministre libéral savait bien qu’il allait embêter son éventuel successeur conservateur.

Ce n’est pas pour rien que Stephen Harper veut abolir le système (c’est une promesse électorale). La législation sert surtout les partis comme le Bloc québécois, le NPD et le Parti Vert… et même les Libéraux qui en arrachent depuis le scandale des commandites. Les Conservateurs, quant à eux, ont déjà leurs coffres bien remplis par leurs nombreux supporteurs de l’ouest canadien. Ils n’ont pas vraiment besoin de cette subvention publique.

Ironiquement, ce cadeau de Chrétien a grandement soulagé le Bloc. La formation souverainiste devait, chaque année, se mettre en compétition avec son grand frère, le Parti québécois, dans une campagne de financement qui sollicitait grosso modo la même clientèle. On sentait l’essoufflement des donateurs. Depuis 2004, on respire mieux.

Après l’élection de 2008, le Bloc a reçu de l’État canadien près de 3 millions de dollars à chaque année. Ça aide à boucler les fins de mois et à acheter quelques pubs pour les élections. Et à mettre de l’essence dans l’autobus de campagne…

Le faire… pour la première fois

Ce don indirect de 2$ devrait encourager les gens à voter, surtout les jeunes. « J’suis peut-être cassé mais, en votant, j’ai fait un don au parti qui défend mes idées… ». Une contribution modeste, certes, mais qui s’ajoute à celles des commettants hésitants qui finiront par se brancher.

Au petit jeu de la politique, il ne s’agit pas de parier pour le gagnant (ce n’est pas un derby), mais bien d’exprimer démocratiquement ce que sont nos valeurs, nos choix de société. Et ça passe encore par les partis, que voulez-vous…

Lors des dernières élections fédérales, seulement 49% des gens âgés de 25 à 34 ans se sont donné la peine de voter. Chez les 18 à 24 ans, c’est encore pire : un hyper faible 37% ! La participation au scrutin dégringole à ce point que les autorités compétentes s’inquiètent : « Bientôt il n’y aura plus personne pour nous élire… snif. »

Si bien que le gouvernement du Québec a mandaté les Forums jeunesse pour stimuler leurs troupes à exercer leur droit de citoyens en herbe. La démarche s’est traduite par une vidéo rigolote qui incite « le jeune » à le faire… pour une première fois. À faire quoi ? À voter, bien sûr.

Jean-Thomas Jobin participe aux ébats. http://www.youtube.com/watch?v=CHiR…