Paul-Henri Frenière
Entre la paranoïa et la « libÂrté »
Disons d’abord que je m’intéresse au Groupe Sélection depuis que ce promoteur immobilier a manifesté son intention de s’installer au centre-ville de Saint-Hyacinthe, c’est-à-dire depuis environ 4 ans. Récemment, je me suis demandé comment cette entreprise, qui possède plusieurs résidences de retraités au Québec, réagissait à la pandémie.
Eh bien, le moins qu’on puisse dire, c’est que l’entreprise n’a pas lésiné sur les moyens. Un coup d’oeil sur leur site internet m’a permis d’apprendre qu’une série de mesures ont été prises en lien avec la COVID 19. Tenez-vous bien, cette longue liste compte pas moins de 80 items.
On laisse entendre que ces mesures sont encore plus sévères que les directives émises par les gouvernements. Elles s’appliquent aux résidents et au personnel, mais aussi aux visiteurs. Près d’une dizaine de documents peuvent être remplis, notamment des formulaires et des registres élaborés.
Bien sûr, on veut éviter à tout prix que le virus entre dans l’immeuble et s’y propage. Imaginez les ravages qu’il pourrait faire dans une bâtisse abritant plus de 500 locataires regroupés et relativement confinés. Les propriétaires ne veulent absolument pas que ça arrive et ils ont mis en place des mesures sévères, voire draconiennes pour l’éviter. On veut protéger la santé des gens, mais sûrement aussi la réputation de l’entreprise.
Cependant, on va se le dire, une personne âgée qui vit dans un duplex sur l’avenue Saint-François, avec son petit jardin dans la cour, aura beaucoup plus de liberté d’action que le retraité qui est confiné dans l’un de ces gros immeubles…
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Voilà, le mot est lancé : LIBERTÉ (Ou LIBÂRTÉ comme le clame la clique des anti-masques).
« La liberté s’arrête où commence celle des autres… » dit-on. Au cours des derniers mois, on a vu apparaître les extrêmes. D’un côté, les ultra-confinés qui, même s’ils avaient l’autorisation de sortir. n’ont pas mis le nez dehors de peur d’être contaminés. Et à l’autre bout du spectre, les « négationnistes de la COVID » qui sont contre toute forme de mesures de protection.
Je pense que la sagesse doit se tenir quelque part entre les deux, entre la quasi-paranoïa et la « libÂrté », – mais surtout du bord de la prudence. Cela dit, les autorités doivent naviguer sur ce fleuve agité. Leur responsabilité c’est de garder le cap pour sortir de la tempête avec le moins de dégâts possible.
Car cette pandémie finira bien par finir… Mais est-ce qu’on aura appris quelque chose de cette pénible expérience? Sur le plan sanitaire, il est certain que les responsables seront mieux préparés, du moins, espérons-nous. Mais il se pourrait bien que les conséquences soient bien plus larges.
Les grandes épidémies ont toujours eu une influence sur l’urbanisme et l’architecture des villes, nous apprennent les historiens. Il y a aussi les changements climatiques qui nous amènent à repenser nos lieux d’habitation.
Dans cette perspective, je ne crois pas que la densification de notre centre-ville, par la construction d’édifices en hauteur, – comme les autorités municipales le préconisent depuis des années – soit une voie à suivre.
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