Politique
ON VEUT UN PÔLE CULTUREL AU CENTRE-VILLE

Mobilisation contre le site de la Métairie

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Les autorités municipales croyaient que le dossier était clos. Mais si l’on se fie au véritable coup de semonce lancé le 10 mars dernier, le déménagement des organismes socioculturels dans l’ancien couvent de la Métairie n’est pas chose faite. Loin de là.

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Le couvent de la Métairie.

Et la charge n’est pas venue de n’importe qui. Ce sont les conseils d’administration de la Société de développement du centre-ville (SDC) et du Centre des arts Juliette-Lassonde qui sont montés aux barricades pour stopper les visées de la Ville, appuyés par des commerçants et des représentants du milieu culturel.

On réclame d’une même voix que la Ville revienne à son projet initial de localiser ces organismes dans le secteur du Centre des arts de manière à créer un « pôle culturel » fort au centre-ville. Aménager un autre pôle dans un secteur éloigné serait une aberration, laisse-t-on entendre.

Le feu aux poudres

Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est une lettre du directeur général de la Ville, Louis Bilodeau, qui signifiait le refus du conseil municipal de rencontrer les représentants de la SDC pour discuter de la question : « […] il serait donc vain de rouvrir le débat puisqu’il est clos » peut-on lire dans la missive. Le processus est déjà enclenché, avance-t-on, et il serait trop tard pour le modifier.

Par ailleurs, la lettre spécifie que « les membres du conseil municipal ont conscience de l’importance de poser des gestes concrets pour assurer la vitalité du centre-ville […]. Qu’on pense à la réfection du pavage sur la rue des Cascades, à la remise à niveau des lampadaires et des feux de circulation […] ».

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Pierre Bienvenue.

Cette dernière affirmation a provoqué la colère du président de la SDC, Pierre Bienvenue : « On veut discuter du développement du centre-ville pour les 50 prochaines années et on nous parle d’asphalte et de lampadaires » a tonné le propriétaire de la librairie Daigneault.

« Je suis actif au sein de la SDC depuis une trentaine d’années et, à ma connaissance, c’est la première fois qu’un conseil municipal refuse de nous rencontrer. C’est stupéfiant ! » a déclaré le président de l’organisme qui compte 260 membres.

Pour éviter le pic

Le président du conseil d’administration du Centre des arts, Pierre Solis, n’était pas moins outré par l’attitude de la Ville. Rappelant que le conseil avait d’abord statué pour ériger un bâtiment connexe au Centre des arts, il a évoqué la « saga » de trois ans entre la Ville et le Groupe Robin pour l’achat du couvent de la Métairie. « C’est à ce moment que les problèmes ont commencé » a lancé l’ancien conseiller municipal.

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Pierre Solis.

On se rappellera que pour éviter le pic du démolisseur, d’abord envisagé par le Groupe Robin, les autorités municipales – avec le conseiller Bernard Barré comme principal défendeur – avaient décidé de faire l’acquisition du vieil édifice appartenant jadis aux Sœurs de la charité (voir l’article de Mobiles).

Or, il fallait bien donner une nouvelle vocation au bâtiment pour justifier son achat au Groupe Robin. La démolition de l’ancien Centre culturel est venue offrir une bonne excuse aux élus municipaux : il fallait reloger ses occupants quelque part, alors pourquoi pas dans l’ancien couvent.

Certains ont vu là une certaine improvisation. Pierre Solis, qui a une longue expérience de l’administration municipale, a déploré cette dérogation au plus récent plan d’urbanisme de la Ville.

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Le Centre des arts Juliette-Lassonde.

Pragmatique, il a également fait référence aux dépenses liées aux deux options : « Je crois qu’il serait souhaitable de comparer les coûts de construction des deux projets (terrain, immeuble, équipement, stationnement) tout en tenant compte des retombées économiques pour les 50 prochaines années… » a-t-il fait remarquer.

Une autre rebuffade

Ce conflit n’est pas sans rappeler celui provoqué par le refus de la Ville de financer une étude de faisabilité pour un musée régional à Saint-Hyacinthe (voir l’article de Mobiles).

L’affaire a été évoquée par le président du centre d’exposition Expression, Jean-Marie Pelletier, présent à la conférence de presse.

On se rappellera qu’à cette occasion, deux membres du conseil municipal avaient manifesté leur dissidence face à la décision de la Ville : Brigitte Sansoucy et Donald Côté.

Cette fois-ci, ce sont Sylvie Adam et André Beauregard qui ont tenu à signifié publiquement leur désaccord avec leurs collègues du conseil municipal. Sylvie Adam, conseillère pour le district des Cascades, a d’ailleurs pris la parole pour remercier les personnes présentes pour leur appui.

Les organismes logés au Centre culturel :

  • Le Choeur des Variétés canadiennes
  • Atelier de ballet classique
  • Les Chamaniers
  • Groupe Vocal Décibel
  • Production Les Trois Coups
  • Atelier libre de peinture
  • Club de photographes amateurs
  • Club de judo
  • Association des Retraités de l’enseignement du Québec

(Note : Les photos de Pierre Bienvenue et de Pierre Solis sont des captures d’écran d’un reportage de Bruno Beauregard pour Tvcogeco Saint-Hyacinthe.)