Chronique

CASIMIR : « Mauvais timing »

Image pour les listes

D’habitude, j’aime bien l’humour, surtout lorsqu’il démontre une certaine créativité. Mais quand j’ai vu l’affiche annonçant la programmation des Beaux Mardis de Casimir, j’avoue que j’ai un peu tiqué. Un peu… surtout à cause du timing.

On y montre Georges-Casimir Dessaulles, de qui provient le nom du parc où les prestations sont présentées. L’illustrateur reprend sa photo en six exemplaires, chacun représentant un artiste qui viendra se produire à Saint-Hyacinthe au cours de l’été.

 

La technique n’est pas nouvelle ; on dessine sur la photo des trucs qui se veulent rigolos. Pour Charlebois, par exemple, on a affublé le pauvre Casimir d’une tignasse frisottée, caractéristique du rocker vieillissant.

Pas sûr que les descendants du notable maskoutain – l’un des plus illustres, d’ailleurs – trouvent ça bien drôle. Pas plus que les lunettes de Vallières, la boucle d’oreille de Calliari ou la casquette de RADIO RADIO.

L’arrière-arrière petite-fille du sénateur Dessaulles, Marie-José Raymond, ne doit pas se taper sur la cuisse en voyant son aïeul ridiculisé de la sorte. D’autant plus que cette illustration survient à peine quelques mois après l’incendie de la Maison Dessaulles.

Un bien mauvais moment

On se rappelle les efforts du comité de sauvegarde qui demandait à la Ville de stopper la démolition des restes – encore réhabilitables – de l’une des plus anciennes constructions maskoutaines. On se souvient, aussi, du peu d’empressement que les autorités municipales ont manifesté. L’ancien maire a dû se retourner dans sa tombe…

Or, l’affiche arrive à bien mauvais moment : un « mauvais timing » comme disent les Chinois. C’est comme si Saint-Hyacinthe renfonçait les clous du cercueil du vieux Casimir. On ajoute l’insulte à l’injure, comme qu’on dit…

Si la publicité avait été faite par une entreprise privée, on aurait pu comprendre : manque de connaissance de l’histoire de la ville, insensibilité pour ses bâtisseurs, etc. Mais là, c’est un organisme municipal qui en fait la promotion. L’affiche en question est parue dans les pages centrales de la brochure Au cœur du Maskoutain : le bulletin « officiel » de la Ville de Saint-Hyacinthe.

Certains y verront une autre preuve que l’histoire, la culture et le patrimoine ne tiennent pas une bien grande place dans les préoccupations des autorités municipales. Que les sports et les loisirs occupent déjà tout l’espace disponible.

Personnellement, je pense qu’il s’agit tout simplement d’une bourde. Dommage que Casimir en ait fait les frais. Pour une fois que la publicité municipale démontrait un peu de créativité…

Voici un reportage de TVCOGECO où Marie-José Raymond explique l’importance de la Maison Dessaulles pour Saint-Hyacinthe.