Paul-Henri Frenière
DES SODOMISEURS DE DIPTÈRES ?
On a beaucoup parlé des excès de zèle de l’Office québécois de la langue française (OQLF) ces derniers jours. On a traité ses agents de nazis, d’ayatollahs de la langue et même d’enculeurs de mouches (Oups ! pardon l’office : des sodomiseurs de diptères).
Ce sont les médias anglophones qui ont parti le bal, suivis de leurs collègues francophones qui ne voulaient pas manquer l’occasion de récolter les fruits de cette juteuse affaire.
Un fonctionnaire québécois qui demande de retirer le mot « pasta » d’un menu de restaurant italien. Un autre qui exige que l’on change le mot steak par biftèque. L’affaire était affreusement scandaleuse et méritait qu’on crucifie l’OQLF sur la place publique. Shame, shame on you !
L’opération médiatique québécoise a si bien fonctionné que cette anecdote – malheureuse mais finalement assez banale – a eu droit à une couverture internationale 60 fois plus importante que le récent voyage de la première ministre Pauline Marois à New York, selon la firme Influence Communication.
On dirait que nous, les Québécois, avons cet irrésistible réflexe de nous autoflageller publiquement à la première occasion. Je ne sais pas si c’est à cause des deux référendums perdus, ou tout simplement parce que nous avons toujours refusé d’exister depuis la conquête par les Anglais, mais criss qu’on se la joue dur.
Curieux que ce « pastagate » – ainsi baptisé par les médias -, survienne à la veille de la commission parlementaire sur le projet de loi 14 : une révision de la loi 101 dans le but de renforcer le statut du français au Québec.
Je ne suis pas un adepte de la théorie des complots, mais je sais, en revanche, qu’en matière de politique, la stratégie domine et que tout est affaire de perception. En ridiculisant l’OQLF, on fragilise la position du gouvernement minoritaire Marois en voie de faire adopter des mesures susceptibles de déplaire à la communauté anglophone.
J’entends déjà le pas toujours subtil Jean-Marc Fournier, chef intérimaire de l’opposition libérale, lancer à l’Assemblée nationale : « Monsieur le président, on ne veut « pasta » maudite mesure-là ! »
L’OQLF est l’organisme qui a la responsabilité de faire appliquer la politique linguistique du Québec. C’est l’outil que nous nous sommes donné pour conserver ce qui nous distingue du reste de l’Amérique du Nord : la langue.
Les plus jeunes n’ont pas connu l’ambiance linguistique qui prévalait avant l’adoption de la loi 101. Ici même à Saint-Hyacinthe, la ville la plus francophone du continent nord-américain (aimions-nous dire), nous n’étions pas à l’abri des intrusions anglo-saxonnes qui, parfois, pouvaient même friser l’arrogance. À tout le moins, on affichait une totale indifférence pour la langue parlée par la majorité, voire la totalité des citoyens.
Pour s’en convaincre – ou s’en rappeler -, on n’a qu’à regarder l’inscription qui figure sur l’abreuvoir en face du marché public sur la rue des Cascades : en anglais !
À l’époque, le marché était l’un des édifices les plus importants de la ville. C’est un peu comme si, aujourd’hui, on avait une inscription dans la langue de Stephen Harper devant le nouveau centre aquatique : Welcome to the swimming pool of Saint-Hyacinthe.
D’accord, certains fonctionnaires de l’OQLF agissent peut-être comme des sodomiseurs de diptères à l’occasion, mais diantre, qui n’a jamais péché ?
Re: DES SODOMISEURS DE DIPTÈRES ?
Monsieur Frenière,
avec tout le respect que j’ai pour vous je crois fermement que vous passez vraiment mais vraiment côté de la »track » si je puis m’exprimer ainsi !
En premier lieu, veuillez noter que je suis originaire de la ville la plus francophone du continent nord-américain.
En second lieu, je suis également ce que l’on peut appeler un fils d’immigrant ayant une mère d’origine Québécoise.
En troisième lieu, je suis pour le respect, l’enseignement et la protection de la langue française mais pas de la façon dont vous en faite état.
Aujourd’hui, il y a beaucoup de néo-québécois à Saint-Hyacinthe mais quand j’étais jeune…nous les pouvions les compter sur les doigts d’une main !
Passons aux choses sérieuses…. on ne parle ici du manque de jugement flagrant d’agents de l’OQLF ! Cela n’a rien à voir avec leurs fonctions de déterminer le nom d’un plat qu’ils n’ont même pas inventé.
Cela aussi n’a rien à voir avec la guerre de bas étage entre francophones, anglophones, allophones ou Bug Bunny ici.
On parle de gastronomie !
Venez me dire que vous n’avez jamais dit dans votre vie de Maskoutain… »tire », »windshield » et …je m’en vais acheter des »beans » Chez Pinsonneault ?
La grande majorité des immigrants sont trilingues. Qu’en est-il des Québécois d’origines?
Qu’est-ce que ça change de dire le vrai mot pour désigner les choses ? N’est-ce pas un symbole d’éducation, d’ouverture et non auto-flagellation?
Le Français est une langue difficile à maitriser même les plus grands intellectuels font des fautes d’orthographes. Personne n’est à l’abri de cela.
Je parles moi-même plusieurs langues et sachez qu’il y a des mots qui ne traduise pas !
Même mon nom de famille a dû être adapté afin que sa consonance soit juste !
Pour en revenir au département gastronomique…. des pasta ce n’est sûrement pas des pâtes alimentaires pour moi… pourquoi faut-il absolument traduire tout?
Alimentaire…cela n’a aucun sens d’ajouter alimentaire au mot pâte… en Italie, des pasta ce n’est sûrement pas alimentaire tout comme le sirop d’érable ici !
Les Français utilisent plus de mots anglophones que nous. Sont-il en péril linguistique même s’ils sont plus nombreux et entourés de plusieurs autres langues?
Donc, en conclusion au lieu de perdre notre énergie collectivement en créant des débats de sociétés vides sur des incidents créés par des incompétents ayant un manque flagrant de jugement, concentrons nous sur l’intégration et le respect gastronomique afin de nous positionner comme une nation qui vaut la peine d’être respectée.
Certains immigrant ne feront jamais partie de notre communauté puisqu’ils vivent ici comme ailleurs dans le désir que le Québec s’adaptent à eux et non le contraire.
Et d’autres, partagent leurs cultures tout en respectant la culture Québécoise alors cessons de pointer du doigt et allons manger et discuter de notre avenir au tour d’un bon spanakopita…et oui j’ai omis les guillemets !
Re: DES SODOMISEURS DE DIPTÈRES ?
Désolé Monsieur Anonyme, mais je ne comprends pas votre raisonnement. Et, visiblement, vous n’avez pas compris le mien.
Cela dit, je n’ai absolument rien contre les immigrants et j’aimerais bien, un jour, goûter à un spanakopita.
Merci pour votre commentaire.
Re: DES SODOMISEURS DE DIPTÈRES ?
« C’est un peu comme si, aujourd’hui, on aurait une inscription dans la langue de Stephen Harper ». Sans vouloir faire subir d’atroces sévices à nos amies les mouches, mais il y a un « si » avec un « rait » qui s’est faufilé en fin de chronique. Chronique bien envoyée, par ailleurs.
Re: DES SODOMISEURS DE DIPTÈRES ?
Merci pour votre commentaire, Caroline.
À la relecture, j’avais remarqué ce malheureux compagnonnage entre le « si » et le « rait ». Mais le site est ainsi fait que je ne pouvais pas retourner à mon texte pour corriger l’erreur.
Re: DES SODOMISEURS DE DIPTÈRES ?
C’est corrigé !!!
Re: DES SODOMISEURS DE DIPTÈRES ?
Désolé de ne pas avoir compris votre propos. Je suis d’origine ethnique mais je ne suis pas moi-même un immigrant et je suis conscient que vous n’avez rien contre les immigrants.
Ce que je voulais dire en fait c’est que le fond du débat n’est pas politique du tout et c’est pour cela que j’ai réagi à votre article.
Vous avez fait preuve opportunisme politique au lieu d’avoir aborder votre sujet de façon objective.
Veuillez prendre note que je mets mes propres convictions politiques de côtés ici.
Je suis déçu que vous ayez politisé ce sujet tout comme certains médias anglophones l’ont fait. Il y a des moments en tant que journaliste ou il faut prendre du recul par rapport à un sujet afin d’enrichir le débat et non alimenter un débat afin de le politiser.
De l’autre côté, parfois il faut faire face à certains sujets et mettre nos tripes sur la table et ainsi faire place à nos convictions profondes qu’elles soient politiques ou non afin de d’enrichir le débat sur la place publique.
On parle d’un manque de jugement des agents de l’OQLF dans l’exercice de leurs fonctions sur la pertinence d’avoir un mot français pour désigner un mets ayant son origine dans une langue autre que le français. Un point c’est tout.
Je suis conscient que l’OQLF a un but politique implicite mais dans cette situation le politique devrait être omis puisqu’il n’apporte rien du tout.
Voyons les choses comme elles sont… quoi…demain un imbécile va décider dans l’exercice de ses fonctions que le mot »Baklava » devra changer de nom pour se conformer à la loi 101?
C’est de la foutaise !
Sans rancunes…je fais mon mea culpa en ne voulant pas me nommer pour ne pas politiser ce débat.
Pour moi le sujet est clos. Selon mon humble avis, ces excès de zèle non pas leur place au sein de l’OQLF.
Oui couverture médiatique il y a eu mais le débat devenu politique au sein des médias francophone et anglophones n’a fait que diluer la pertinence de l’OQLF au lieu de lui donner le statut et le respect qu’elle mérite dans les yeux du monde entier.