Chronique

Histoire de vélo

paul-henri_freniere

À ce temps-ci de l’année, plusieurs pensent à sortir leur vélo si ce n’est déjà fait. Je ne parle pas des téméraires qui ont pédalé tout l’hiver à leurs risques et périls. Mais moi, je ne le sortirai pas, même si la bicyclette à été mon principal moyen de locomotion durant plusieurs années. Voici pourquoi.

La dernière fois que j’ai enfourché ma bécane, c’était un beau dimanche d’été. Je roulais lentement sur la rue des Cascades après m’être acheté du fromage en grains au marché.

Je roulais à droite de la rue, comme il se doit, quand tout à coup, quelque chose me frôla l’épaule et me fit tomber sur le trottoir, juste en face des Passions de Manon.

C’était le rétroviseur de l’un de ces camions, surdimensionnés pour un véhicule urbain, que l’on annonce abondamment à la télévision : LE COURAAAGE, LA LÉGENDE. Vous voyez ce que je veux dire. À l’évidence, l’étroite rue des Cascades n’était pas assez large pour nous deux.

Mais le véhicule en question ne transportait pas des billots de bois, ni de la marchandise à livrer quelque part, ni quoi que ce soit. Visiblement frais lavé et ciré, il brillait au soleil, libre, insouciant et sans chargement. J’imagine que son propriétaire ne faisait que parader sur la « Casse » pour monter aux gens assis aux terrasses son nouveau joujou tout neuf.

Tandis que moi, moi, moi, je ramassais péniblement ma vieille carcasse et me disant que dorénavant, c’était fini le bécik. Trop dangereux au centre-ville.

***  

Au cours de ma vie, j’ai beaucoup pédalé, mais j’ai aussi beaucoup marché dans les rues de Saint-Hyacinthe, soit pour aller au travail ou pour simplement décompresser. Aujourd’hui, on appelle ça le « transport actif ». J’imagine que c’est en opposition au « transport passif » qui consisterait à déposer son popotin dans un char ou dans un camion surdimensionné.

« Une étude récente a démontré que les gens qui se déplacent à pied ou à vélo pour aller au travail ont respectivement 27 et 46% moins de chance de développer une maladie cardiovasculaire. De plus, les cyclistes ont également 32% moins de chance de développer un cancer. »

Wow! J’ai appris ça dans un mémoire livré récemment à notre conseil de ville par le Comité des citoyens pour la protection de l’environnement maskoutain. C’est la présidente de l’organisme, la dynamique Annabelle T. Palardy, qui en a fait la présentation.

Le document avait été envoyé à tous les membres du conseil, incluant le maire. J’espère qu’ils et elles ont pris le temps de le lire car il est très bien fait.

D’abord il est très bien écrit, ce qui aide la compréhension. Ensuite, il est très positif, en ce sens qu’il relève les « bons coups » déjà faits par la Ville pour améliorer le transport actif. Eh oui, il y en a.

Mais il met le doigt également sur les irritants qui gagneraient à être améliorer. Je cite mademoiselle Palardy : « Ainsi, l’enjeu primordial qui ressort est le sentiment d’insécurité des usagers. Par exemple, le mauvais entretien des trottoirs, la durée trop courte de certains feux pour piétons, la vétusté des tunnels piétonniers, le manque de connectivité entre les différents tronçons de pistes cyclables et l’absence presque complète de pistes cyclables au centre-ville… »

Ce mémoire, à lire, est accessible sur le site web de l’organisation au cccpem.com/memoires/.