Chronique

Élections : un rétroviseur

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À la veille des élections provinciales du 1er octobre, j’ai eu l’idée de jeter un coup d’oeil sur la liste des députés qui se sont succédés au fil des ans pour représenter la circonscription de Saint-Hyacinthe à l’Assemblée nationale. Certains sont plus connus que d’autres, bien sûr, et ont ont même laissé leurs traces.

À commencer par Honoré Mercier. Difficile de l’oublier celui-là puisqu’on a un hôpital de 11 étages qui porte son nom. Faut dire qu’il a été Premier ministre et, par la suite, lieutenant-gouverneur. Ça marque.

En parcourant sa bio sur Wikipedia, j’ai été surpris d’apprendre que ce libéral a été le premier à parler d’autonomie provinciale et à considérer l’indépendance du Québec. Tiens, tiens… Aussi, il a été journaliste et éditeur du Courrier de Saint-Hyacinthe à l’âge de 22 ans. Un précoce.

Un autre journaliste, Henri Bourassa, a marqué l’Histoire. Brièvement député de Saint-Hyacinthe pour la Ligue nationaliste – un parti qui n’a pas fait long feu -, il a fondé par la suite le quotidien Le Devoir. Bourassa a été un grand défenseur de ce qu’on appelait à l’époque « les canadiens-français », particulièrement de leurs droits politiques et linguistiques.

Si Honoré Mercier a son hôpital, Télesphore-Damien Bouchard, quant à lui, a un parc et un pont qui portent son nom, les deux dans le quartier où il est né, le Christ-Roi. Un Maskoutain « pure laine » qui a été maire de la ville et député durant plus de 30 ans !

On a écrit un livre sur lui, « Le diable de Saint-Hyacinthe », où on le décrit comme un politicien qui était en avance sur son temps et qui a été injustement oublié par les historiens. « Précurseur et agent de changement, il a travaillé à la réforme de l’éducation, à l’accessibilité des femmes au vote et à la législation des droits des travailleurs » écrit-on.

Il fut sans contredit la figure maskoutaine la plus marquante de l’Histoire (après Willie Lamothe, bien sûr…)

Ici, je fais remarquer que les trois personnages dont je viens de parler ont été d’abord des journalistes. Je dis ça d’même… Tout comme René Lévesque, d’ailleurs, qui a pris le pouvoir en 1976 avec le Parti québécois.

Faut croire que Saint-Hyacinthe n’était pas un comté baromètre puisqu’on a voté Union nationale à cette élection. Ce qui a fait dire aux observateurs politiques qu’il y avait ici « un vieux fonds bleu ».

Il faudra attendre en 1981 pour avoir le premier député du PQ. Maurice Dupré n’a fait qu’un mandat et c’est le libéral Charles Messier qui lui succéda alors que Robert Bourassa régnait à Québec.

Par la suite, on a eu droit à une décennie de représentants souverainistes. De 1994 à 2014, Léandre Dion et Émilien Pelletier ont tour à tour défendu les intérêts maskoutains dans la Vieille capitale. Il y eu un bref intermède d’un an, en 2007, avec l’élection de l’avocat Claude L’Écuyer, le candidat de l’Action démocratique du Québec alors dirigé par Mario Dumont.

Aujourd’hui, on sait que c’est Chantal Soucy de la Coalition Avenir Québec qui défend son siège. À noter qu’elle a été la première femme élue dans le comté dans une élection provinciale.

Voilà! À la veille de s’embarquer dans une aventure de quatre autres années, il est bon de regarder dans le rétroviseur. Question de savoir d’où l’on vient pour mieux comprendre où l’on s’en va.