Chronique

L’humour maskoutain en pandémie

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« L’humour, c’est comme les essuie-glaces : ça n’arrête pas la pluie, mais ça permet d’avancer. » C’est la phrase que répétait Boucar Diouf dans son émission Faiseux de rires diffusée le samedi matin durant le temps des Fêtes. Même en période de confinement, il y a toujours moyen de rire (ou de sourire) via la radio, la télé et, de plus en plus, sur Internet. Certaines personnes s’y consacrent particulièrement.

Dans l’environnement maskoutain, le premier nom qui m’est venu à l’esprit est celui de Pierre Rhéaume. Ce défenseur indéfectible de l’agroalimentaire s’avère être, aussi, un utilisateur régulier des réseaux sociaux.

Depuis plusieurs mois, il publie sur sa page Facebook, chaque vendredi, une série de blagues « pour terminer la semaine avec le sourire », écrit-il. Voguant entre la salacité d’un Gilles Latulippe et la subtilité d’un André Sauvé, son humour puise à toutes les sources et semble intarissable. « Ça va vous faire du bien », commente-t-il.

Une autre qui utilise Facebook pour nous faire du bien, c’est Roxane Lavoie. L’artiste graphique a développé une caricature d’elle-même qu’elle présente régulièrement dans diverses situations cocasses qui frôlent parfois l’autodérision. Aussi, elle met en ligne de courtes vidéos où le sens de l’humour est également présent. Elle termine souvent ses messages par : « Fallait que Facebook le sache ! ».

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À l’échelle du Québec, cette fois, une autre Maskoutaine a pris beaucoup de place depuis le début de la pandémie. Rosalie Vaillancourt, celle qui a la voix la plus aiguë de toute la colonie artistique, a évolué sur la scène avec son amie Katherine Levac — quand c’était encore possible —, et on l’a aussi entendue à la radio (La soirée est [encore] jeune) et vue à la télévision (La semaine des 4 Julie), alors qu’elle produisait également sa propre comédie musicale diffusée sur YouTube.

À l’instar de quelques autres humoristes, elle a, en quelque sorte, profité de la COVID pour se « réinventer » et adapter son travail aux circonstances particulières. Bien sûr, son type d’humour un peu grossier ne plaît pas à tout le monde. Elle a eu droit à certaines critiques virulentes et même blessantes.

« Plus la pandémie avance, plus ça devient difficile. Les gens sont à fleur de peau et c’est normal. Il faut être plus nuancé… », a-t-elle confié très sérieusement à un journaliste sur les ondes d’ICI Radio-Canada Première.

Chose certaine, les psychologues s’accordent à dire que le rire est important en temps de crise, ne serait-ce que pour se distraire, l’espace d’un moment, de la lourdeur du quotidien. Et les gens en ont besoin.

Le Bye bye 2020 a connu sa plus forte cote d’écoute cette année, et ça se comprend. D’après moi, la meilleure trouvaille a été de ramener la famille Bougon sur une plage de Gaspésie. On s’est moqué de la PCU de Justin Trudeau avec une phrase qui est restée : « Pus besoin de fourrer le gouvernement, y se fourre tu seul ! ».

Soyons chauvins. Même si ce n’est pas lui qui a écrit le sketch, c’est quand même François Avard qui a inventé ces personnages si caractéristiques. François Avard… un Maskoutain.