Culture

Daniel Laverdure revisite les contes avec humour

Auteur et illustrateur, Daniel Laverdure s’inspire des contes classiques pour les moderniser et les parodier afin de créer de nouveaux récits. Après avoir publié Les trois p’tits jambons, Le petit Pousset et Le petit Capuchon rouge, il poursuit ses adaptations modernes avec Centgrillons, Blanche-Beige et les sept nouilles ainsi que Jack et les haricots transgéniques.

Il apparaît évident que l’auteur s’est beaucoup amusé à remanier ces contes et vous prendrez grand plaisir à le suivre dans ses adaptations publiées chez Soulières Éditeur.

Centgrillons

Tous les textes de cette série de contes remaniés débutent alors que Maxime est puni. Confiné dans une chambre chez sa grand-mère, il dit : « Évidemment, j’ai pris au passage le fameux bouquin avec toutes ses histoires qui n’ont pas d’allure. Grâce au pouvoir que m’a confié une fée farfelue, je vais, une fois de plus, plonger dans un de ces contes. »

En effet, grâce à son pouvoir d’entrer dans les histoires, le jeune héros peut tuer le temps en vivant des aventures très distrayantes. Chaque fois, Maxime résume d’abord la version traditionnelle du conte en ajoutant quelques commentaires amusants. Puis, il tente de connaître tout ce qui n’est pas dit dans le texte : « Non, mais c’est vrai, on ne dit pas tout dans les contes, c’est pour ça qu’il faut poser des questions. »

Ainsi, vous apprendrez la raison pour laquelle Cendrillon doit absolument rentrer avant minuit. Vous saurez également pourquoi ses chaussures, contrairement au reste, ne se sont pas métamorphosées à la fin du bal, permettant au prince de retrouver sa belle.

Bref, l’auteur se permet des anachronismes, des jeux de mots, des digressions et des critiques… tout pour faire sourire le lecteur.

Blanche-Beige et les sept nouilles

Cette fois, Maxime prend diverses initiatives pour épargner à cette fillette persécutée par une belle-mère jalouse de sa beauté. Exceptionnellement, dans ce récit, Daniel Laverdure fait souvent référence au célèbre film de Disney, question de toucher les jeunes de la génération de l’image qui ne connaissent guère les contes classiques. Valsant avec les niveaux de langue, l’auteur joue constamment avec la temporalité : « Ah, oui, c’est vrai ! Le temps passe plus vite dans les livres, donc je suis déjà à la page suivante. C’est à ce moment que quelqu’un frappe à la porte. »

Grâce à Maxime, le dénouement du conte est largement modifié, question d’offrir à Blanche-Neige une destinée plus digne qui plaira aux féministes…

Jack et les haricots transgéniques

Cette fois, l’auteur intitule les chapitres de qualificatifs définissant les différents personnages : « le bandit », « le naïf », « le sournois »… Ce conte, moins connu chez les jeunes lecteurs, fait chavirer les stéréotypes : les méchants deviennent les héros.

Évidemment, Maxime pose toujours autant de questions :

« – Bonjour, madame ! Dites-moi donc pourquoi avez-vous épousé un Ogre ?

– Aucune idée ! Tout ce que je sais c’est que, dès qu’il y a une histoire avec un Ogre, c’est presque toujours moi l’épouse. »

Au dernier chapitre, le jeune lecteur termine la lecture du vieux livre et confie : « J’ai bien peur que je ne puisse plus vivre d’autres aventures comme j’aime tellement les provoquer. […] Je crois que je vais aller à la bibliothèque municipale pour emprunter d’autres vieux livres. »

En espérant que l’auteur revisite les nombreux autres contes classiques, lesquels Maxime et les lecteurs ne demandent qu’à découvrir.

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LAVERDURE, Daniel. Centgrillons, illustrations de Annie Rodrigue, Soulières Éditeur, 2018, 68 pages, collection Ma petite vache a mal aux pattes, 151.

LAVERDURE, Daniel. Blanche-Beige et les sept nouilles, illustrations de Jean Morin, Soulières Éditeur, 2018, 64 pages, collection Ma petite vache a mal aux pattes, 153.

LAVERDURE, Daniel. Jack et les haricots transgéniques, illustrations de Jean Morin, Soulières Éditeur, 2019, 78 pages, collection Ma petite vache a mal aux pattes, 155.