Culture
Exposition de Julie Lalonde

Recycler : la liberté dans la création

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L'art du recyclage ou le recycl'art part d'un principe simple : faire du neuf avec du vieux. Mais sa réalisation demande de l'instinct et de la créativité. C'est ce que nous propose Julie Lalonde dans la nouvelle exposition présentée à la bibliothèque T.-A.-St-Germain jusqu'au 28 juillet.

Julie Lalonde. Photo: PH Frenière. Intitulée Rien ne se perd, tout se crée, l'exposition présente près de 40 créations dont quelques tableaux à l'acrylique. Lors du vernissage, une douzaine d'oeuvres ont trouvé preneurs, comme quoi le recyclage en art peut être populaire.

Le vieux bois, les pierres et le métal rouillé constituent les matériaux de base de l'artiste maskoutaine. « Je les trouve un peu partout : lors de mes promenades dans les bois ou dans les ventes de débarras, par exemple. J'ai déjà acheté un lot d'objets rouillés chez un garagiste » explique Julie Lalonde.

Cet intérêt pour l'art recyclé lui vient de son frère aîné, se rappelle-t-elle. « Mon frère Réjean avait quatre ans de plus que moi. Je me souviens qu'à l'adolescence, il se servait de toutes sortes d'objets récupérés pour créer. Il a sûrement eu une influence sur moi. »

Enseignante en éducation physique à l'École secondaire Saint-Joseph, elle ne peut se consacrer totalement à son art. Elle le fait par périodes, spécialement les fins de semaine. Son conjoint, qui est travailleur en construction, l'aide à fixer les différents matériaux selon l'inspiration de l'artiste.

La liberté dans la création

Bien que plusieurs de ses œuvres ont une configuration humanoïde ou animale (un poisson ou un chat, par exemple), ce n'est pas volontaire. « Ce sont plutôt les objets eux-mêmes qui m'inspirent : leur forme, leur texture et l'amalgame que je peux en faire. »

Cette liberté dans la création, Julie Lalonde l'a particulièrement développée lors de sa formation à l'atelier Tania Lebedeff à Mont-Saint-Hilaire. Elle y apprend à se servir de son intuition artistique plutôt que de reproduire ce qui a déjà été fait.

Elle qualifie ses œuvres « d'objets décoratifs ou utilitaires ». Certaines de ses créations peuvent effectivement avoir diverses fonctions (support pour des coupes à vin, par exemple), tandis que d'autres se présentent comme des sculptures décoratives pouvant être installées à l'intérieur comme à l'extérieur.

Un art populaire

L'art du recyclage n'est pas nouveau. Popularisé dans l’Hexagone par certains artistes dadaïstes au début du XXème siècle, dont Marcel Duchamp, il n'a cessé depuis d'attirer de nouveaux adeptes et ce, à travers le monde. Au Québec, le célèbre sculpteur Armand Vaillancourt a participé au mouvement.

Plusieurs sites web consacrent ses pages à cet art particulier. Le plus connu est sans doute Recyclart qui publie, depuis quelques années, des centaines de créations venant de partout dans le monde.

Il existe également des festivals qui présentent uniquement des œuvres recyclés. Près de nous, à Beloeil, KAPUT! le festival des artistes récupérateurs en est à sa quatrième édition cette année. Une vingtaine d’artistes récupérateurs exposent sur le site et donnent une deuxième vie aux objets : bijoux, sacs à main, meubles, accessoires, tableaux et sculptures. Également au menu : animations, ateliers, démonstrations et spectacles. Pour les intéressés, l'événement se tiendra les 27 et 28 août.

Rien ne se perd, tout se crée
Une exposition de Julie Lalonde

Bibliothèque T.-A.-St-Germain 
Jusqu'au 28 juillet