Culture

Simon Brown : un artiste interdisciplinaire au-delà des modes

L'artiste, Simon Brown . Photo : Mimi Lebuffe

Coup de foudre pour nos artistes, une série de portraits mettant en vedette des boursiers du Conseil de la Culture de Saint-Hyacinthe.

 

Pendant sa jeunesse, ce Nouveau-Brunswickois d’origine découvre la joie de créer et d’explorer les ressources disponibles dans son entourage pour faire de l’art. En premier, avec la musique expérimentale improvisée, ensuite la performance, la vidéo, l’art sonore, puis des projets avec du texte et des projets collaboratifs. Depuis, il a concentré sa pratique sur l’écriture poétique expérimentale tout en collaborant avec d’autres artistes sur des projets multimédias des scénarios de film.

 

L'artiste, Simon Brown . Photo : Mimi Lebuffe

Entre deux projets artistiques, ce nouveau membre de L’Association des traducteurs et traductrices littéraires du Canada, travail en traduction pour des centres d’artistes en art actuel, des revues de poésie et des maisons d’édition. Il est aussi formateur et donne des ateliers d’écriture et de performance artistique qui permettent aux participants de découvrir de nombreuses stratégies de création afin de faciliter l’expression libre.

Jouer avec les mots et la vie

Simon résume sa démarche artistique en un seul mot : « Jouer » et précise sa pensée comme suit « L’espace de création c’est l’endroit où il est possible d’explorer et de jouer. Le jeu est le mode central de ma pratique artistique. ». Jouer signifie aussi, pour lui, de se permettre d’improviser, de laisser tomber les carcans et les contraintes de la vie et de la création. C’est un peu cela qu’il enseigne dans ses ateliers. Ce désir de jouer avec la vie et l’art lui vient de son amour pour ce qui est différent, des artistes en marge des mouvements. De ceux qui ne font pas les choses comme les autres et qui ne suivent pas les modes. Par exemple Normand L’Amour qui est pour lui une grande inspiration. On peut nommer aussi le poète Claude Gauvreau et l’artiste américaine Lee Lozano, précisément parce que leurs œuvres vieillissent mieux que celles qui suivent les tendances du moment. « Quand tu n’es pas à la mode, tu ne deviens jamais démodé. » Il décrit avec philosophie ce qu’il souhaiterait pouvoir faire dans le futur « J’ai 40 ans, mais si d’ici trente ans je peux encore jouer, c’est tout ce que je voudrais comme objectif de carrière ».

Des projets audacieux

Récemment, le Conseil de la Culture de Saint-Hyacinthe lui a apporté son soutien pour deux de ses réalisations. D’abord pour le livre Grande poussière, écrit avec Maude Pilon, puis pour un projet spécial d’édition de livre écrit par un artiste local en marge qui n’aurait pas de voix autrement. C’est ainsi que le recueil de poésie Outarde l’illisible de Louis Duval, édité par Simon, sortira fin avril lors des activités maskoutaines en lien avec Poème-à-porter, un événement panquébécois, qui célèbre la poésie. Son plus récent projet est en collaboration avec l’artiste Alexandre St-Onge. Ensemble ils explorent les possibilités de l’intelligence artificielle en écriture poétique. Le duo prévoit apprendre à un réseau de neurones artificiels les erreurs de syntaxe des algorithmes de dictée vocale présents dans les appareils intelligents. À terme, ce projet produira une application génératrice de poésie ayant un style d’écriture mettant en évidence ces erreurs. Des performances et des livres seront également produits. Le premier à sortir en avril sera intitulé Entonnoir de nous.