Environnement

Pesticides dans l’eau potable : Saint-Hyacinthe se fait rassurante

De gauche à droite: Stéphane St-Germain, opérateur à l'usine de filtration Charles Laliberté, ing., directeur du service du génie François Tremblay, superviseur de production à l'usine de filtration Renée Anne Arsenault, opérateure à l'usine de filtration Francis Desaultels, technicien de procédé à l'usine de filtration. Photo : Nelson Dion

Même si l’eau de la Yamaska renferme de nombreux pesticides, la Ville de Saint-Hyacinthe se fait rassurante : l’eau potable est d’excellente qualité et satisfait toutes les normes gouvernementales.

Dans sa dernière livraison, Mobiles faisait état d’un récent rapport du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques qui révélait la présence de 22 pesticides différents, au cours des années 2015 à 2017, dans la Yamaska. Parmi ces pesticides, le glyphosate, l’agent actif du Roundup, et les insecticides néonicotinoïdes, surnommés les « tueurs d’abeilles ».

Charles Laliberté, directeur du service du génie de la Ville et responsable de la filtration de l’eau, admet que traiter l’eau de la Yamaska pose un défi de taille. Par contre, le traitement est ajusté en fonction des normes gouvernementales qui sont les mêmes pour toutes les municipalités.

De gauche à droite:  Stéphane St-Germain, opérateur à l'usine de filtration Charles Laliberté, ing., directeur du service du génie François Tremblay, superviseur de production à l'usine de filtration Renée Anne Arsenault, opérateure à l'usine de filtration Francis Desaultels, technicien de procédé à l'usine de filtration. Photo : Nelson Dion

« On produit une eau de très grande qualité, admet-il, en entrevue. La population peut avoir confiance dans l’eau potable de la ville. »

Le traitement de l’eau consiste d’abord à retirer toutes les matières en suspension dans l’eau brute et à la rendre propre à la consommation. Mais qu’en est-il des pesticides ? Le traitement parvient-il à les éliminer ?

Selon M. Laliberté, chaque semaine, des prélèvements sont effectués à différents endroits du réseau d’aqueduc afin de s’assurer de la qualité de l’eau. Aussi, trois fois par année, s’ajoutent des analyses plus poussées afin de détecter un certain nombre de substances, dont les pesticides.

« Chaque fois, les analyses démontrent que les concentrations sont en dessous de toutes les normes, explique-t-il. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de traces de pesticides dans l’eau potable, mais elles sont si infimes qu’on est dans la zone d’erreur des analyses. »

Précisons que l’usine de filtration puise l’eau brute au centre de la rivière Yamaska. Plusieurs traitements sont alors entrepris afin de la rendre potable et d’éliminer les pathogènes, notamment par l’ozone et le chlore. De plus, un traitement au charbon activé s’attaque plus particulièrement aux autres contaminants tels les pesticides. « Le charbon activé agit comme une éponge en venant chercher les contaminants dans l’eau. »

La Ville complète, cette année, un investissement de 14,5 millions $ qui consistera, entre autres, à ajouter un nouveau traitement à l’ultraviolet à la toute fin du processus.

Agriculture pointée du doigt

L’agriculture intensive dans la région est responsable de la grande présence de pesticides dans l’eau de la Yamaska. Le glyphosate contenu dans le Roundup sert à éliminer les mauvaises herbes dans les champs de soya et de maïs, deux cultures OGM qui requièrent ce pesticide controversé.

Quant aux insecticides néonicotinoïdes, ils enrobent les semences de soya et de maïs afin de les protéger contre les insectes. Ces produits affectent les abeilles qui jouent un rôle crucial dans la pollinisation des plantes. Ceux-ci sont maintenant interdits en France, mais ils sont toujours utilisés au Québec avec une prescription d’un agronome.

Ajoutons que la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles a annoncé qu’elle se penchera prochainement sur la question de l’utilisation des pesticides dans les champs du Québec.

Charles Laliberté, ing., directeur de service du génie et François Tremblay, superviseur de production à l'usine de filtration se font rassurant quant à la qualité de l'eau de Saint-Hyacinthe. Photo : Nelson Dion