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Services de garde : Le manque de places se fait cruellement sentir

Myriam Jodoin, directrice adjointe du bureau coordonnateur Plus Grand que Nature. Photo Roger Lafrance

Partout au Québec, il manque des places en services de garde. La région maskoutaine n’y échappe pas.

Chantal Pelletier est la directrice générale du CPE Mafamigarde. L’organisation possède trois installations à Saint-Hyacinthe et à Saint-Valérien-de-Milton, mais elle supervise aussi 91 milieux de garde familiaux dans la ville de Saint-Hyacinthe pour un total de 535 places.

Chantal Pelletier, directrice générale du CPE-BC Mafamigarde. (Photo de courtoisie)

Présentement, le manque de places touche particulièrement les milieux familiaux. « Nous pourrions offrir 668 places si nous le pouvions, confie-t-elle. Or, nous avons peu de candidates. Nous en reconnaissons une par mois, en moyenne, mais ce n’est pas assez. »

Même constat du côté de Myriam Jodoin, directrice adjointe au bureau coordonnateur Plus grand que Nature qui, lui, couvre les autres municipalités de la MRC. L’organisme supervise actuellement 80 services de garde pour un total de 368 places. Or, il pourrait accueillir jusqu’à 576 enfants.

Myriam Jodoin, directrice adjointe du bureau coordonnateur Plus Grand que Nature. Photo Roger Lafrance

« Nous recevons continuellement des appels de parents, a-t-elle déclaré à Mobiles. Les places disponibles sont extrêmement rares. »

La pandémie a eu un lourd impact dans ce réseau où il manquait déjà des milieux familiaux, mais ce n’est pas le seul facteur en cause. « Plusieurs responsables avaient ouvert leur service de garde pour être avec leur propre enfant, explique Chantal Pelletier. Quand celui-ci part pour l’école, elles décident de quitter le réseau. D’autres ont changé de carrière ou pris leur retraite. »

« Avec la COVID, beaucoup de responsables de milieux familiaux en ont profité pour se remettre en question, renchérit Myriam Jodoin. Certaines ont fait une réorientation de carrière ou sont allées travailler en installation, parce que là aussi, il y a un manque de personnel. D’autres ont aussi pris leur retraite. »

De l’avis de Chantal Pelletier, les milieux familiaux sont les plus susceptibles de répondre rapidement au manque de places en services de garde. L’investissement en infrastructures est minime, contrairement aux installations où il faut habituellement construire un nouveau bâtiment.

« C’est une formule qui n’a sans doute pas été assez valorisée par le passé, reconnaît Mme Jodoin. Pourtant, elle comporte plusieurs avantages pour les responsables. Il faut cependant avoir la fibre entrepreneuriale, car ce sont des travailleuses autonomes. »

Un lent processus pour les installations

Du côté des CPE, le développement de nouvelles places est lent, même si le gouvernement Legault a promis d’accélérer le processus. Le ministère semble cependant loin de comprendre les besoins sur le terrain.

« Le ministère de la Famille considère qu’il manque 32 places en installations pour atteindre l’équilibre à Saint-Hyacinthe et 32 places dans le reste de la MRC, souligne Mme Pelletier. Or, juste à notre installation de Saint-Valérien, nous avons 100 noms sur notre liste d’attente et 300 à Sainte-Rosalie. »

Le CPE Mafamigarde a présenté un projet, à Saint-Simon, où il dispose déjà d’un local grâce à la collaboration de la municipalité. On attend une réponse en juillet. Si elle est positive, il faudra compter une autre année avant d’accueillir les premiers enfants.

Le manque de places de garde a un impact bien réel chez les parents qui envisagent de retourner au travail, mais qui n’ont personne pour accueillir leurs enfants. Du coup, c’est toute la région qui voit ainsi freiner son développement économique.