Politique

Élections 2018 : Les candidats maskoutains en trois questions

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À l’approche des élections générales québécoises, qui auront lieu le 1er octobre prochain, le journal Mobiles a posé trois questions à chacun des candidats des principaux partis dans la circonscription de Saint-Hyacinthe. Parmi les candidats, la caquiste Chantal Soucy, députée sortante, qui sollicite un deuxième mandat ; Daniel Breton pour le Parti québécois ; Annie Pelletier pour le Parti libéral du Québec ; Marijo Demers pour Québec solidaire et David Caissie pour le Parti conservateur du Québec (PCQ). À eux la parole !

Toutes les entrevues, sauf celle de David Caissie, qui s’est nouvellement ajouté à la course, ont été réalisées avant le lancement de la campagne électorale. Au moment de mettre sous presse, le Parti Vert du Québec (PVQ) et le Nouveau Parti Démocratique-Québec (NPD-Québec) n’avait toujours pas de candidat à Saint-Hyacinthe.

 

Marijo Demers, 38 ans, professeure de science politique au Cégep de Saint-Hyacinthe, défendra les couleurs de Québec Solidaire (QS) dans la circonscription de Saint-Hyacinthe.

Quels sont les enjeux les plus importants dans la région selon vous ?

Marijo Demers, 38 ans, professeure de science politique au Cégep de Saint-Hyacinthe, défendra les couleurs de Québec Solidaire (QS)Un enjeu qui me tient à cœur, et qui m’inquiète beaucoup, c’est l’accaparement des terres et la spéculation foncière qu’elle entraîne. C’est un réel enjeu et un réel danger pour les agriculteurs et les agricultrices. Un autre incontournable : l’état de la rivière Yamaska, et en lien avec ça, la mini centrale hydroélectrique détenue par des intérêts privés ontariens, Algonquin Power, qui vient soulever la question de la propriété de nos ressources naturelles. Autrement, il y aussi l’enjeu des inégalités. Pour moi, c’est inconcevable que parmi les 12 500 familles qui sont à loyer à Saint-Hyacinthe, 15 % d’entre elles consacrent entre 50 % et 80 % de leur budget, et même plus, à payer leur logement !

Comment prévoyez-vous faire face à ces défis ?

En croyant en un État fort et présent, qui s’occupe de son monde, et en mettant de l’avant des programmes qui vont mettre un frein au fossé qui ne cesse de s’agrandir entre les riches et les pauvres. Je pense à des mesures telles que le salaire minimum à 15 $ de l’heure notamment. Ou encore à une assurance dentaire publique, qui serait remboursée à 100 % pour les enfants, et à 60 à 80 % pour les adultes, selon les traitements. Dans une perspective indépendantiste, il faut aussi aller de l’avant face à des décisions comme celle du gouvernement Trudeau de prendre 4,5 milliards de dollars pour acheter un oléoduc. Ce type de décision nous éloigne vraiment de la méga transition environnementale que l’on doit faire !

Quelle est votre vision d’avenir ? Comment voyez-vous votre région dans dix ans ?

Ma vision d’avenir, grosso modo, c’est que, peu importe où ils habitent dans Saint-Hyacinthe, enfants, adultes et familles aient les mêmes opportunités et les mêmes chances de départ. Que l’État s’occupe de son monde, et n’en laisse pas un sur le bord du chemin. Et tout ça, dans une vision d’avenir d’un Québec beaucoup plus vert, avec une agriculture beaucoup plus écoresponsable, et donc un Québec beaucoup plus tourné vers la protection de l’environnement.

Annie Pelletier, 52 ans, conseillère municipale du district Saint-Sacrement, est candidate pour le Parti libéral du Québec (PLQ) dans la circonscription de Saint-Hyacinthe.

Quels sont les enjeux les plus importants dans la région selon vous ?

Annie Pelletier, 52 ans, conseillère municipale du district Saint-Sacrement, est candidate pour le Parti libéral du Québec (PLQ)Je suis à me faire une tête là-dessus, mais c’est certain que la taxe agricole et l’implication des jeunes dans la vie politique sont deux enjeux importants pour moi. Pour les autres dossiers, je ne veux pas m’avancer, car je veux les approfondir. Je veux vraiment aller rencontrer mes citoyens afin de savoir quels sont leurs enjeux, à eux.

Comment prévoyez-vous faire face à ces défis ?

Comme j’ai dit, mes défis, c’est d’abord de connaître les dossiers. Les employeurs qui cherchent des employés, parce qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre dans la région, comment les faire venir à Saint-Hyacinthe, les faire vivre ici et les faire dépenser ici ? L’économie locale, c’est très important pour moi. Et l’agroalimentaire… On veut que ça se développe encore, mais comment fait-on pour accueillir les industries ? Et pour que nos agriculteurs puissent continuer à transmettre la pérennité à leurs enfants ? Et nos jeunes, qui vont étudier à l’extérieur, comment les faire revenir à Saint-Hyacinthe ? Qu’est-ce que l’on pourrait faire de plus, ou de mieux, pour les rattacher à leur région ? J’aimerais ça avoir toutes les réponses, mais malheureusement, je ne les ai pas. Je veux travailler avec mes jeunes, je veux travailler avec ma circonscription de Saint-Hyacinthe. Ensemble, on va trouver les solutions et les moyens, mais toute seule, je ne suis pas capable. Je suis là pour représenter, et ensemble, on va faire le travail !

Quelle est votre vision d’avenir ? Comment voyez-vous votre région dans dix ans ?

Pour moi, ce qui est important, c’est [l’équité] intergénérationnelle. Je veux que le fonds du Parti libéral pour les jeunes [le Fonds des générations], demeure. C’est pour nos jeunes de demain, et il faut que ces jeunes-là comprennent que ce fonds, c’est pour eux. L’intergénérationnel est là pour durer, et je vais le défendre, ce droit-là. Pour moi, les jeunes, c’est une priorité dans ma campagne !

Daniel Breton, 56 ans, auteur et consultant expert en énergie et en électrification des transports, est candidat pour le Parti québécois (PQ) dans la circonscription de Saint-Hyacinthe.

Quels sont les enjeux les plus importants dans la région selon vous ?

Daniel Breton, 56 ans, auteur et consultant expert en énergie et en électrification des transports, est candidat pour le Parti québécois (PQ)Les enjeux reliés à la santé, à l’éducation, à la qualité de vie des familles, à l’accès à des soins de santé de qualité, ne pas être obligés d’aller au privé. Ça, pour moi, c’est des enjeux vraiment importants. Les enjeux des CPE, les centres de la petite enfance, aussi. Plus spécifiquement, à Saint-Hyacinthe, tout ce qui a rapport avec la relève agricole et les taxes foncières est un incontournable. Je sais en connaissance de cause, pour avoir été député [sous la bannière du PQ dans la circonscription montréalaise de Sainte-Marie–Saint-Jacques, en 2012], que les différents groupes communautaires tirent le diable par la queue pour obtenir du financement. Et cet enjeu m’interpelle beaucoup ! Même chose pour la question du contrôle de la mini centrale hydroélectrique T-.D.-Bouchard, qui appartient à une compagnie ontarienne. Un autre enjeu aussi, sur lequel je travaille depuis un an et demi, c’est de faire en sorte que Saint-Hyacinthe devienne un pôle de développement économique par l’électrification des transports.

Comment prévoyez-vous faire face à ces défis ?

En étant à l’écoute de tout le monde, en développant une approche la plus large possible, et en m’entourant de conseillers, de conseillères et d’attaché(e)s politiques, qui vont m’aider à avoir une expertise diversifiée. Ma conjointe, Ève-Mary Thaï Thi Lac, ancienne députée fédérale dans Saint-Hyacinthe—Bagot, demeure dans la région depuis plus de 40 ans. Elle est très au fait des réalités d’ici, et ça m’aide beaucoup à me familiariser avec les défis.  

Quelle est votre vision d’avenir ? Comment voyez-vous votre région dans 10 ans ?

Ma vision de Saint-Hyacinthe dans dix ans, c’est que ça va être une région qui va prendre de l’essor ! Que ce soit du point de vue économique, de la santé ou de l’éducation, la région va prendre un virage qui sera de plus en plus axé sur le développement durable, et où on va pouvoir s’approvisionner de manière de plus en plus locale.

Chantal Soucy, 44 ans, députée sortante de la Coalition avenir Québec (CAQ), qui avait été élue le 7 avril 2014, se présente de nouveau pour la CAQ dans la circonscription de Saint-Hyacinthe.

Quels sont les enjeux les plus importants dans la région selon vous ?

Chantal Soucy, 44 ans, députée sortante de la Coalition avenir Québec (CAQ), qui avait été élue le 7 avril 2014, se présente de nouveau pour la CAQL’accès aux médecins de famille et le financement en santé pour le rétablir sont des enjeux importants. Nos établissements scolaires, également, c’est un grand enjeu. Les écoles tombent en ruine ou sont à pleine capacité, et ont besoin d’agrandissement. L’amélioration des conditions de vie de nos aînés dans nos CHSLD, le manque de personnel et le manque d’attention porté à nos aînés, c’est lamentable. Les taxes scolaires, on veut les réduire à Saint-Hyacinthe. Puis, un enjeu auquel font face les entreprises, c’est le recrutement de la main-d’œuvre. Et ce n’est pas seulement d’attirer la main-d’œuvre le problème, mais aussi le processus administratif, qui doit être beaucoup plus simple pour nos compagnies.

Comment prévoyez-vous faire face à ces défis ?

Je vais faire ce que je fais depuis quatre ans, c’est-à-dire que je vais rester active comme je suis, défendre les intérêts de Saint-Hyacinthe, et m’assurer qu’elle ait sa part du gâteau et plus encore. Je vais toujours chercher de l’argent supplémentaire pour la réfection de nos routes dans la circonscription, de nos routes rurales notamment. Durant mon mandat, je suis allée chercher des millions supplémentaires, et non pas juste l’enveloppe destinée à tous les députés. J’ai obtenu de cette façon-là de nombreux gains pour Saint-Hyacinthe, comme les 45 millions pour l’agrandissement de l’urgence de l’hôpital Honoré-Mercier, ainsi que l’aboutissement de la subvention pour la construction du tunnel Casavant. Je suis une députée qui aime sortir un peu de son cadre de travail parlementaire normal pour mettre sur pieds des projets concrets, qui visent toujours l’amélioration de la qualité de vie des familles. Le plus récent projet a été la remise de 150 potagers urbains à des citoyens de Saint-Hyacinthe.

Quelle est votre vision d’avenir ? Comment voyez-vous votre région dans 10 ans ?

Ma vision de Saint Hyacinthe, c’est vraiment que la région rayonne et continue de rayonner, et qu’elle conserve son statut en importance au niveau agroalimentaire.

David Caissie, 26 ans, homme à tout faire dans un restaurant maskoutain, fait son entrée en politique en tant que candidat pour le Parti conservateur du Québec (PCQ) dans la circonscription de Saint-Hyacinthe. Il a rencontré Mobiles en compagnie de l’agent officiel du PCQ, Patrice Raza.

Quels sont les enjeux les plus importants dans la région selon vous ?

David Caissie, 26 ans, homme à tout faire dans un restaurant maskoutain, fait son entrée en politique en tant que candidat pour le Parti conservateur du Québec (PCQ)David Caissie : L’enjeu important, c’est l’économie. En fait, c’est pourquoi les électeurs ont élu la CAQ en 2014, c’était un vote économique. Mais c’est connu, le PCQ, c’est la référence en matière d’économie.

Patrice Raza : Nous, on pense que ce sont les PME, les entreprises locales, qui peuvent permettre à une région, ainsi qu’aux individus, de s’épanouir. L’enjeu, à Saint-Hyacinthe, c’est vraiment de donner aux entrepreneurs, aux particuliers et aux salariés aussi, une occasion de s’accomplir dans ce qu’ils font.

Comment prévoyez-vous faire face à ces défis ?

David Caissie : Une façon pour moi de changer un peu l’économie et d’aider, ce serait par une baisse d’impôts de 40 % pour les PME, et une hausse du revenu minimum non imposable pour les particuliers.

Patrice Raza : On considère que le revenu minimum non imposable pour bien vivre devrait être augmenté de 11 000 à 20 000 dollars.

Quelle est votre vision d’avenir ? Comment voyez-vous votre région dans 10 ans ?

David Caissie : Je ne sais pas exactement comment je vois ça à long terme, mais je viens d’avoir un nouveau-né avec ma copine. Elle a une entreprise à Saint-Hyacinthe. Et c’est sûr que j’aimerais ça amener un meilleur rythme de vie pour les familles dans la région. Sinon, encore une fois, sur la question de l’économie, j’aimerais aider à faire connaître davantage les événements de la région, que ce soit l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe ou encore le Festival du maïs à Saint-Damase.

Patrice Raza : C’est un cercle vertueux. Avec une baisse de taxes, les entrepreneurs auront un meilleur contrôle dans leurs décisions économiques. Ça leur permettra d’aller chercher un meilleur rendement, puis avec ce rendement-là, ils vont réinvestir dans la région. Ce qui va faire en sorte que dans dix ans, Saint-Hyacinthe pourra être un milieu plus florissant qu’à l’heure actuelle.