Politique

Une hausse de 3,25 % de taxes pour les contribuables maskoutains en 2022

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Les contribuables maskoutains ont reçu une bien mauvaise nouvelle juste avant la période du temps des Fêtes, alors que le nouveau conseil municipal a annoncé une hausse de 3,25 % du compte de taxes des Maskoutains pour l’année 2022.

« Avec une inflation importante et les nouvelles dépenses de notre ville, il faut respecter un équilibre entre la capacité de payer des contribuables et le développement de Saint-Hyacinthe, ce qui nous oblige à faire des choix », a tenu à expliquer le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard.

La flambée des prix du secteur résidentiel dans le nouveau rôle d’évaluation foncière pour les années 2022 à 2024 explique en partie cette hausse de taxes. En octobre dernier, la Ville de Saint-Hyacinthe informait les résidents que la maison unifamiliale moyenne augmentait de 11,7 % dès 2022. L’évaluation foncière de la résidence moyenne en 2021 s’élevait à 259 251 $. Au 1er janvier 2022, la valeur de cette même maison est passée à 290 459 $.

La Ville de Saint-Hyacinthe a néanmoins réduit son taux de taxation sur le secteur résidentiel de 0,745 $ à 0,6899 $ pour chaque tranche de 100 $ d’évaluation foncière, ce qui représente une baisse du taux de taxation résidentielle de 7,4 %. Au réel, le propriétaire de la résidence unifamiliale moyenne a vu sa facture bondir de 82 $ comparativement à celle payée en 2021.

Selon les prévisions budgétaires établies par l’administration municipale en vue de l’année 2022, les revenus de la Ville de Saint-Hyacinthe sont projetés à 122,9 M$. Il s’agit d’une hausse de 7,15 % des revenus comparativement à l’année passée où la Ville avait projeté des revenus de 114,7 M$. Il s’agit de la plus importante hausse de la dernière décennie.

« Plusieurs projets importants ont nécessité des investissements majeurs de la part de la Ville de Saint-Hyacinthe dans les dernières années et cela se poursuivra dans les prochaines années », a expliqué le directeur général Louis Bilodeau.

Une hausse marquée de la masse salariale

Parmi les dépenses de fonctionnement qui expliquent la hausse des revenus de l’appareil municipal, la Ville de Saint-Hyacinthe prévoit un bond important des coûts liés à sa masse salariale. Le poste budgétaire réservé à la masse salariale augmente de 5,4 M$ pour les 12 prochains mois.

Il faut dire que la Ville de Saint-Hyacinthe s’est entendue avec les cols bleus le 6 octobre 2021 pour une nouvelle convention collective longue de sept ans. L’ancienne entente était venue à échéance le 31 décembre 2019. Sur l’entente de sept ans qui prendra fin le 31 décembre 2026, les employés toucheront une hausse annuelle moyenne de 3,14 %, ce qui inclut les augmentations salariales annuelles et le rattrapage salarial prévu pour se comparer aux villes similaires.

Six mois auparavant, l’ancien conseil municipal a ratifié la nouvelle convention collective de sept ans pour les cols blancs. L’entente débutant le 1er janvier 2020 prévoit une hausse salariale annuelle de 2,07 % des cols blancs.

La Ville de Saint-Hyacinthe a également embauché trois nouvelles ressources au sein de son service des communications et de la participation citoyenne avant la campagne électorale récente. Selon les dires du nouveau maire André Beauregard, la Ville entend poursuivre les embauches en 2022.

« On prévoit embaucher une dizaine, voire une douzaine de nouvelles ressources, puisqu’il y a des besoins dans certains secteurs de la Ville. Il est important pour nous d’offrir la meilleure qualité de services à nos citoyens », a fait savoir André Beauregard au représentant du Journal Mobiles le 21 décembre dernier.

Surveiller l’endettement municipal

Avec le projet du pont-tunnel Casavant, la construction du Centre des congrès ainsi que la nouvelle bibliothèque à venir cet automne, la dette de la Ville de Saint-Hyacinthe a fait un bond important depuis 2017, passant de 21,2 M$ à près de 61 M$ en 2021.

Avec les projets de la promenade Gérard-Côté et la promesse d’un cinquième pont à Douville, le plafond fixé à 80 M$ par les élus de la Ville de Saint-Hyacinthe pourrait obliger le conseil municipal à revoir les échéanciers de certains projets.

« Nous avions plusieurs projets pour assurer le développement la Ville de Saint-Hyacinthe. Bien que ces projets étaient tous essentiels, il va de soi que nous gardons un œil attentif à la dette de la Ville et nous ne voulons pas surendetter nos citoyens », a avoué le nouveau maire de Saint-Hyacinthe.

Saint-Hyacinthe unie soulève plusieurs inquiétudes 

Appelée à réagir sur le dépôt du plus récent budget, la cheffe et candidate à la mairie lors de la dernière élection municipale avec l’équipe de Saint-Hyacinthe, Marijo Demers, a d’abord plaidé pour une plus grande transparence de la part de la Ville dans la présentation de ses chiffres, notamment sur la gestion du Centre des congrès et de la filière de biométhanisation.

« Lors de la campagne, la transparence était l’une de nos thématiques fortes. Quand je vois le budget présenté, il n’y a rien sur les finances du Centre des congrès, a fait valoir Marijo Demers. Même la filière de biométhanisation, on a effleuré la question. »

Parmi les inquiétudes soulevées par le parti, les coûts liés aux services de la Sûreté du Québec méritent une réflexion sur les différentes possibilités selon elle. Depuis 2018, la facture a bondi de 2,1 M$ en cinq ans, s’établissant désormais à 11,34 M$.

« Il serait peut-être temps de réfléchir à d’autres éventualités comme la municipalisation du service. Les frais ont augmenté de 5,05 % encore cette année, et pourtant, les revenus liés aux constats d’infraction sont en baisse, on se questionne si nous ne serions pas mieux avec un service municipal », a expliqué Marijo Demers.

En terminant, la cheffe de Saint-Hyacinthe unie remet en question le choix de la hausse de 3,25 % de taxes municipales. Avec une inflation de 5,3 % en 2021, le coût de la vie augmente plus rapidement que les salaires des ménages maskoutains, sans parler de la pénurie de logements abordables dans la région.

« Cette hausse de 3,25 % de taxes, elle touchera encore plus lourdement certaines catégories de la population, notamment nos aînés et retraités », a-t-elle ajouté lors d’un entretien téléphonique avec le représentant du Journal Mobiles.

Marijo Demers a néanmoins salué l’ajout d’un premier budget participatif par la Ville de Saint-Hyacinthe, une pratique couramment utilisée dans plusieurs villes du Québec. Toutefois, le montant de 50 000 $ se veut trop timide à ses yeux.