Ruralité

Ferme Hébert : Productrices d’agneaux… de mère en fille

Isabelle Hébert (à gauche) en compagnie de sa fille, Véronique Hébert-Caron. Leur ferme compte pas moins de 450 brebis. Photo Roger Lafrance

En agriculture, la région nous offre souvent des surprises. Au milieu des cultures intensives comme le maïs ou le soya, on trouve parfois de petites productions qui ajoutent de la couleur à notre monde rural. Ainsi, lorsqu’on évoque la production d’agneaux, on pense bien plus à Charlevoix ou à l’est du Québec. Pourtant, il se fait de l’agneau dans notre région, à Saint-Bernard-de-Michaudville, et ce, depuis 15 ans.

« Plusieurs nous ont découvert lors du Marché de Noël au vieux marché de Saint-Hyacinthe, raconte Isabelle Hébert, propriétaire de la Ferme Hébert et Fille. Beaucoup de gens ne savaient pas qu’il se faisait de l’agneau dans la région. »

Jusqu’à maintenant, la productrice s’est faite plutôt discrète. Ses agneaux, elle les destinait surtout aux encans de la ferme où les acquéreurs achetaient sa production. Ce n’est que depuis un an qu’elle a entrepris de vendre elle-même des pièces de viande à la ferme.

« Je voulais essayer quelque chose de nouveau, confie-t-elle en entrevue au Journal Mobiles. Pour l’instant, on annonce nos produits sur Facebook et les gens viennent les acheter sur réservation. »

C’est en 2007 qu’elle a démantelé la ferme laitière familiale. L’entreprise était à un tournant. Il fallait investir pour moderniser la laiterie et satisfaire aux normes environnementales en vigueur. C’est à ce moment qu’elle s’est tournée vers une autre production, celle de l’agneau, après avoir pris conseil d’un beau-frère qui en élevait dans la région de Matane.

Avec son époux, Oscar Caron, ils ont commencé avec 50 brebis et se sont lancés, apprenant au gré des erreurs. Aujourd’hui, la ferme compte pas moins de 450 brebis. Elle produit tout près de 1000 agneaux chaque année.

De g. à d., Véronique Hébert-Caron, Conrad Caron et Isabelle.  Photo : Roger Lafrance

La ferme fournit de l’agneau léger, de moins de 80 livres, ce qui prend environ quatre mois. C’est un animal assez facile à élever, souligne-t-elle. Les brebis mettent bas trois fois sur une période de deux ans, mettant au monde de deux à quatre agneaux chaque fois.

Leur fille, Véronique Hébert-Caron, s’est jointe à l’entreprise familiale, elle qui a étudié à l’ITAQ en Gestion et technologies d’entreprise agricole. Elle s’intéresse plus particulièrement à la gestion du troupeau et entend contribuer à mieux faire connaître cette viande.

Et justement, l’agneau gagne en popularité, notamment grâce à l’immigration, car plusieurs ethnies ont l’habitude de consommer cette viande dans leur pays d’origine. L’expérience du Marché de Noël a permis à Isabelle Hébert de se rendre compte qu’il existe un marché pour cette viande dans la région, ce qui est de bon augure pour le futur.