Ruralité

LE PETIT MARAÎCHER : LA FRAISE COMME PRODUIT VEDETTE

Quand il s’est lancé dans la production de la fraise, Anthony Desmarais avait déjà en tête le projet d’offrir des produits transformés. Photo Roger Lafrance

Anthony Desmarais s’est lancé en agriculture avec l’idée de se démarquer. Faire comme les autres, ce n’était pas pour lui.

« Il faut faire quelque chose de différent, être capable de se démarquer », explique le jeune agriculteur de La Présentation en entrevue à Mobiles.

Depuis qu’il est très jeune, l’agriculture l’a toujours fasciné. Mais quelle production choisir, surtout quand on ne dispose pas d’une grande superficie de terre ? C’est ainsi qu’il a opté pour la fraise.

Il venait à peine de terminer ses études secondaires qu’il commandait déjà ses premiers plants de fraises. Déjà, il allait à contrecourant, car plusieurs producteurs ont délaissé cette culture au cours des dernières années. La culture de la fraise est exigeante et la récolte se déroule sur quelques semaines seulement. Une météo peu clémente et l’année peut être catastrophique.

Lorsqu’il a débuté en 2011, Anthony Desmarais ouvrait son champ à l’autocueillette. Le reste de la production était vendu en kiosque et à d’autres commerçants. L’idée de transformer son produit s’est alors installée à son esprit comme la meilleure façon d’assurer la rentabilité de son entreprise.

« On travaille très fort à produire des produits frais et la rentabilité se décide sur une courte période. Avec les produits transformés, je réussis à la prolonger sur une plus longue période dans l’année. »

La ferme Le Petit Maraîcher offre aujourd’hui une dizaine de produits transformés : vinaigrette, caramel, beurre et ketchup. La fraise est toujours le produit vedette.

« Nous proposons autant des produits sucrés que salés. On peut ainsi les servir au déjeuner, au dîner ou même en dessert, » confie-t-il.

Une affaire de famille

La transformation est une affaire de famille puisque ses parents, Dominic Desmarais et Nathalie St-Pierre, viennent le seconder tout comme sa sœur Debbie qui s’occupe des étiquettes.

Sa conjointe Anne-Catherine Raymond est aussi de la partie. Dans le cadre de ses études en technologie des procédés et de la qualité des aliments à l’ITAQ, elle a proposé un brandy aux fraises comme projet d’études. Sans doute un autre produit qui viendra s’ajouter aux autres.

Anthony Desmarais n’a pas délaissé l’autocueillette et la vente en kiosque, mais les produits transformés sont appelés à devenir sa marque de commerce au cours des prochaines années. Pour l’instant, on retrouve ses produits dans quelques commerces de Saint-Hyacinthe, dont le Maxi et les Produits de l’érable 4 saisons.

Il est aussi présent dans de nombreux marchés publics, dont les Matinées gourmandes, et il fait des démonstrations de ses produits dans plusieurs supermarchés. Une façon pour lui de faire découvrir ses produits et d’aller à la rencontre des consommateurs.

« Partir à son compte, c’est exigeant, car il faut tout créer, dit-il. C’est beaucoup de temps qu’il faut y consacrer. »

Ce n’est pas la détermination qui lui manque. Sortir des sentiers battus demande beaucoup d’efforts, mais c’est aussi là le gage de la réussite.