Ruralité

Côté Fraises : Des fraises qui poussent à l’abri de la neige

Guillaume Côté et Miriam Fredette au milieu de leur serre à La Présentation. Photo Roger Lafrance

Ce matin-là, c’était jour de tempête sur le Grand Rang de La Présentation. De la route, on apercevait à peine la grande serre dans la bourrasque, mais une fois à l’intérieur, l’été nous attendait au milieu des plants de fraises chargés de gros fruits rouges.

Côté Fraises, c’est le projet de Miriam Fredette. Son conjoint, Guillaume Côté, est producteur de poulets et de dindons depuis trois générations à La Présentation, au sein de la ferme familiale.

Le projet n’en est qu’à ses débuts. La serre a été construite l’été dernier et la production a débuté tout juste avant les Fêtes. Or, même s’ils étaient bien préparés, la première production a été tellement abondante qu’ils ont été pris de court.

Guillaume Côté et Miriam Fredette au milieu de leur serre à La Présentation. Photo Roger Lafrance

« On a dû lancer un appel sur notre page Facebook, raconte Miriam Fredette. Très rapidement, on a pu tout écouler. Les réseaux sociaux, ça marche ! »

Produire des fraises en serre n’est pas commun au Québec. Il n’existe que quelques producteurs, dont le plus connu est la ferme La Frissonnante, à Danville. L’idée leur est venue en visitant un autre producteur qui s’était lancé dans ce type de production, Roses Drummond, situé en bordure de l’autoroute 20, à Drummondville.

« En voyant ces fraises, on s’est dit : “Wow ! On peut faire de la fraise, l’hiver, au Québec, une fraise aussi goûteuse que celles qui poussent l’été.” Nous les avons tellement adorées que nous sommes allés quelques fois pour en chercher. »

Malgré ses trois jeunes enfants à la maison, Miriam Fredette est donc retournée sur les bancs d’école pour étudier en technique de la production horticole agroenvironnementale à l’ITA de Saint-Hyacinthe. Elle a lancé son projet alors qu’elle termine sa formation.

« Je désirais mettre de l’avant une production hors du commun, qui soit locale et qui respecte l’environnement le plus possible », confie-t-elle à Mobiles.

En serriculture, les coûts de chauffage sont d’une importance capitale. Côté Fraises profite de la chaufferie qui alimentait déjà les trois poulaillers du site à partir de biomasse. Celle-ci possédait la capacité de desservir un autre bâtiment.

L’entreprise produit quelque 150 kilos de fraises chaque semaine. Elle fait pousser trois variétés de fraises pour leur goût et leur rendement différents. Produire en serre comporte, certes, son lot de défis. Cependant, le jour de notre visite, les plants étaient florissants et les bourdons butinaient d’une fleur à l’autre.

La production de Côté Fraises est destinée à quelques marchands de la région, dont les Jardins du Vieux-Marché et le Marché Lacroix. Les Montréalais et Montréalaises ont aussi la chance d’y goûter puisqu’un producteur les propose à son kiosque du Marché Jean-Talon.

Sinon, on peut aussi se rendre aux bureaux de la ferme, situés au 860, Grand Rang, tous les samedis matin, à partir de 10 h. « Tout part souvent en moins de deux heures », signale Miriam Fredette.

Miriam Fredette propose une fraise dont le goût rappelle celui de la fraise d’été. Photo Roger Lafrance

 

« La demande est là, car de nombreux consommateurs sont prêts à payer un peu plus pour un produit local d’une qualité exceptionnelle. Ce sont des gens qui n’achètent pas de fraises venant de la Californie. »

Producteur dans un secteur plus traditionnel, Guillaume Côté se réjouit de voir sa conjointe s’investir dans ce projet novateur, même s’il y est lui-même très impliqué. « Je suis super fier de la voir lancer son projet, signale-t-il. Ça ajoute une autre corde à notre arc. Ce sera bon pour les enfants s’ils désirent prendre la relève. »