Ruralité
Éoliennes

Les terres agricoles au cœur des préoccupations

Pas moins d’une centaine de citoyens ont assisté à la consultation publique de la MRC des Maskoutains sur l’implantation d’éoliennes dans la région. Photo : Roger Lafrance

La protection des terres agricoles est ressortie comme l’un des principaux enjeux face à l’implantation d’éoliennes lors de la consultation publique, tenue le 19 juin dernier par la MRC des Maskoutains.

Des producteurs d’énergie éolienne s’intéressent à la région maskoutaine pour y déployer des projets, notamment dans les secteurs de Saint-Pie et de Saint-Hugues. Bien qu’Hydro-Québec ait annoncé qu’elle entendait se lancer elle-même dans la production d’énergie éolienne, elle entend toujours conclure des ententes d’approvisionnement avec des promoteurs privés sur de plus petits projets.

C’est pourquoi la MRC envisage d’adopter un règlement de contrôle intérimaire qui entrera en vigueur en attendant la révision de son schéma d’aménagement et de développement. Pour l’organisme municipal, il y a urgence d’imposer des règles aux projets éventuels.

« Le schéma d’aménagement ne prévoit aucun encadrement des projets d’éoliennes, a indiqué Robert Mayrand, conseiller en aménagement du territoire et en patrimoine. Ne rien faire, c’est laisser le champ libre à toute implantation non souhaitable. »

Le projet de règlement imposerait différentes normes, notamment sur la protection du paysage, le niveau sonore et les distances minimales.

Ainsi, les éoliennes devraient respecter une distance minimale de 6 km autour des monts Saint-Hilaire, Rougemont et Yamaska, et de 2 km de la Crête de Saint-Dominique et du futur parc de la Métairie à Saint-Hyacinthe. Une distance minimale de 1,5 km des périmètres d’urbanisation, de 900 m des résidences, de 300 m des bâtiments d’élevage et d’un kilomètre des rivières devrait aussi être respectée.

Tous ces paramètres feraient en sorte de réduire grandement l’espace disponible pour l’implantation d’éoliennes, soit autour de 7% du territoire de la MRC, mais ce pourcentage sera encore moindre si on tient compte de toutes les autres règlementations provinciales et fédérales.

« Le but du règlement de contrôle intérimaire est de protéger le territoire agricole », a soutenu le préfet de la MRC et maire de Saint-Simon, Simon Giard, lors de la rencontre de consultation.

Boisés et dévaluation des propriétés

Ces mesures n’ont pas empêché plusieurs citoyens présents de s’inquiéter pour la protection des terres agricoles. Les terres disponibles à l’agriculture ne constituent qu’une infime partie du territoire québécois, et ce, malgré l’importance de son rôle qui est de nourrir la population. D’autres auraient aimé que la MRC cible les boisés pour implanter des éoliennes.

« Le territoire de la MRC n’est constitué que de 16% de boisés, a rétorqué Simon Giard. On ne peut pas privilégier les boisés car nous sommes déjà en situation critique. »

D’autres citoyens ont soulevé la dévaluation possible des propriétés situées à proximité de ces structures et la réhabilitation des sites à la fin de leur exploitation. Les représentants de la MRC ont indiqué qu’à Yamaska, qui compte un parc éolien, les propriétés n’avaient subi aucune perte de leur valeur. Quant à la réhabilitation des sites, elle fait partie intégrante des contrats entre Hydro-Québec et les promoteurs.

Selon les différents sondages effectués durant la rencontre, les participants semblaient plutôt favorables aux règles envisagées par la MRC. Les maires entendent adopter le règlement de contrôle intérimaire à leur prochaine séance du 21 août.