Société

Le CFAES demande aux élus et aux élues de considérer les impacts potentiels des décisions politiques.

L'équipe du Centre de femmes L'Autonomie en soiE de Saint-Hyacinthe. Photo : Nicole Sénécal

Dans le cadre de la Semaine nationale d’action, des Centres de femmes L’Autonomie en soiE ont rencontré, le 17 février dernier, la députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, et son attachée politique, Olivia Goyette. L’objectif était de sensibiliser l’élue aux impacts particuliers pour les femmes des décisions politiques et de lui demander de s’engager à consulter le centre de la région avant de prendre des résolutions qui pourraient avoir des conséquences sur la vie des femmes et l’égalité de fait.

Spécialistes des réalités des femmes

« Les Centres de femmes ont une expertise unique en ce qui a trait aux différentes réalités vécues par les femmes à l’échelle de la province, mais aussi dans chaque région, note Mandoline Blier, travailleuse. Chaque année, il y a près de 1700 fréquentations dans le milieu de vie de L’Autonomie en soiE et environ 1200 interventions qui se réalisent auprès des femmes, ce qui fait de nous des conseillères avisées quand vient le temps de prendre des décisions qui pourraient les toucher ». Cette année, c’est l’impact du travail invisible sur la vie des femmes qui a particulièrement préoccupé celles-ci.

Le travail invisible, conséquence du néolibéralisme

En effet, après compilation de près de 5000 réponses sur son « calculateur de travail invisible », L’R des centres de femmes du Québec estime que les Québécoises effectuent en moyenne 26,5 heures de travail invisible par semaine. « La quantité de travail invisible réalisée par les femmes est directement proportionnelle à l’effritement du filet social », explique Mandoline Blier. Ce dernier est mis à mal par les politiques néolibérales, notamment les coupures dans la santé et les services sociaux et le sous-financement chronique du secteur communautaire. « Ce sont principalement des travailleuses dans ces secteurs qui sont touchées par les coupures et les mauvaises conditions de travail, et ce sont généralement des femmes qui pallient le manque de services en réalisant davantage de travail invisible. C’est à ce type d’impact que nous souhaitions sensibiliser notre députée Chantal Soucy ».

L'équipe du Centre de femmes L'Autonomie en soiE de Saint-Hyacinthe. Photo : Nicole Sénécal

Les membres proposent des pistes d’action

Lors d’une rencontre au Centre de femmes L’Autonomie en soiE pour aborder la question du travail invisible des femmes et des impacts des décisions politiques sur celui-ci, les membres de la ressource ont tenu à souligner certaines actions qui pourraient être mises en place par le gouvernement du Québec pour contribuer à de meilleures conditions de vie pour les femmes et leur santé. « Nous souhaitons que les politiques au niveau des pensions alimentaires soient revues, de même que celles entourant le travail à temps partiel. De plus, il faudrait réfléchir à mettre en place un revenu minimum garanti pour toutes et tous. Enfin, nous demandons un engagement clair au niveau du logement, pour que toutes puissent avoir accès à un toit salubre et abordable », souligne Maryse Toupin, membre et administratrice de la collective de L’Autonomie en soiE.

Désir d’engagement et de consultation

Pour ce faire, un document d’information de même qu’une œuvre réalisée par les femmes fréquentant le centre ont été remis lors de cette rencontre. Nous souhaitons que madame Soucy contacte le centre la prochaine fois qu’elle se trouvera face à une décision politique qui pourrait avoir un impact sur la vie des femmes et l’égalité de fait. L’Autonomie en soiE a une expertise en condition féminine tout comme les femmes qui fréquentent la ressource !