Chronique

Go! les infirmières Go!

paul-henri_freniere

Les syndicats représentant les infirmières ont déposé récemment leurs demandes en vue du renouvellement de leur convention collective. Des demandes « exagérées » ont commenté certains chroniqueurs de la presse bien-pensante. Je leur suggère d’essayer de les suivre à leur travail ne serait-ce qu’une seule journée. Ou mieux, de passer une nuit à les côtoyer dans un CHSLD. Bon courage…

Le rattrapage salarial qu’elles demandent peut paraître élevé, je l’admets, mais il n’a rien à voir avec les sommes astronomiques que les médecins – surtout les spécialistes – ont obtenues sous la gouverne du duo médico-politique Couillard-Barrette. Pendant ce temps, on chamboulait leur cadre de travail par une réforme rocambolesque dont on subit encore les conséquences.

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Les circonstances de la vie m’ont amené à rencontrer plusieurs infirmières au cours des deux dernières années, soit à l’hôpital Honoré-Mercier et surtout au CLSC des Maskoutains. Au moins une vingtaine d’entre elles et certaines plus souvent que d’autres.

Évidemment, elles ne sont pas toutes pareilles, chacune a sa personnalité. Mais s’il fallait leur trouver un point commun, je dirais que c’est l’empathie. La raison est simple. Si elles ont choisi ce métier-là, c’est essentiellement pour faire le bien, pour donner des soins, pour soulager l’humain.

Et elles font plus que ça. Je pense particulièrement à une infirmière du CLSC que j’ai vue à plusieurs occasions. Non seulement elle a traité mes plaies dues au diabète, mais elle s’est assurée que ma situation ne se dégrade pas davantage.

Elle a découvert un autre problème et en a fait part à mon médecin traitant. Elle a fait un suivi serré de l’évolution dudit bobo et a consigné par écrit ses observations dans mon dossier, ce qui a aidé considérablement les autres personnes qui ont eu à me traiter.

Bref, les infirmières ne sont pas que des exécutantes ; elles prennent également des initiatives tout en respectant le cadre de leur profession. C’est un aspect peu connu de leur travail.

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Le problème – voire le drame – c’est que la dégradation graduelle des conditions de travail de ces professionnelles de la santé en a découragé plus d’une. Plusieurs infirmières, épuisées et à bout de souffle, notamment en raison du temps supplémentaire obligatoire, ont même quitté la profession.

Parallèlement, on va recruter à l’étranger pour combler les pénuries. Mais cette solution n’est qu’un bandage sur une jambe artificielle. Les nouvelles arrivantes vont finir par s’écoeurer elles aussi si les conditions restent les mêmes.

L’heure est à la réparation du gâchis laissé par l’administration précédente guidée par une austérité mal placée. Le gouvernement actuel en a les moyens. Peut-être pas à la hauteur des demandes syndicales – normales en début de négociation -, mais pour au moins permettre à ces femmes de cœur de dispenser sereinement des soins de qualité.

Mais pour cela, il faudra qu’elles se tiennent debout : c’est à leur tour! Je suis certain qu’elles auront l’appui d’une grande partie de la population. Une société juste doit valoriser l’apport inestimable de ses infirmières. Il en va de la qualité de vie des usagers du système de santé, c’est-à-dire de nous, les patients. Go! les infirmières Go! Nous sommes derrière vous.