Loisir

Le poisson aux mille lancers

Didier Lafleur (à gauche) et Claude Bédard présente fièrement un maskinongé pêché dans la région. Photo : Martin Nadeau

Le maskinongé est un poisson très prisé par les amateurs de pêche. Toutefois, il reste qu’il est difficile à capturer, surtout les plus gros spécimens. C’est la raison pour laquelle il est surnommé le poisson aux mille lancers. Il faut travailler fort pour en tenir un dans ses mains. Malgré le fait que ce poisson soit bien présent dans les plans d’eau de la région, le Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a décidé de changer la réglementation dans les zones 7 et 8 concernant la pêche au maskinongé et ce, dès décembre 2024. La région maskoutaine fait partie de la zone 8. Les détails de ces changements seront éclairés pour vous permettre de comprendre la modification de la réglementation et ainsi pouvoir le pêcher en toute légalité et en toute connaissance de cause!

Les modifications du MELCCFP

Dans l’intérêt de protéger les maskinongés dans leur aire de distribution naturelle au Québec et de maintenir la qualité de la pêche sportive à cette espèce en période estivale, le Ministère procédera aux changements suivants dans les zones de pêche 7 et 8 :

  • La pêche hivernale aux maskinongés sera interdite à partir de la saison 2024-2025.
  • La pêche à cette espèce fermera au plus tard le 19 décembre.
  • La taille minimale légale est dorénavant de 137 cm (54 po) dans tous les plans d’eau des zones de pêche 7 et 8.
  • La taille minimale légale de 111 cm (44 po) anciennement en vigueur dans le fleuve Saint-Laurent passera à 137 cm.
  • Les maskinongés mesurant moins de 137 cm devront désormais être remis à l’eau.

Comme il est mentionné par le MELCCFP, le but est de maintenir une qualité de pêche et ces modifications le permettront. En effet, un poisson remis à l’eau au lieu d’être conservé par un pêcheur donne plus de chance à celui-ci de grandir et de se reproduire. Bien que certains dénonceront avec vivacité ce changement, il reste que c’est une bonne nouvelle pour l’espèce. N’oubliez pas que l’on parle ici des zones 7 et 8 qui sont l’aire de distribution naturelle du maskinongé. Bref, cela veut dire qu’il a toujours été présent dans ces zones. Il en est de même à Saint-Hyacinthe et ses environs, le maskinongé ayant toujours été présent en nos eaux. Il est même emblématique! Il était présent sur le premier drapeau des Patriotes des rébellions de 1837-1838 où il représentait la combativité!

La remise à l’eau

C’est bien beau la remise à l’eau, mais encore faut-il savoir certaines choses essentielles. D’abord, utilisez des hameçons simples pour réduire les blessures. Personnellement, je pêche le maskinongé à la mouche avec un hameçon sans ardillon. Aussi, évitez de toucher aux branchies, aux yeux et n’utilisez pas de gant pour le manipuler. Évitez de le sortir hors de l’eau trop longtemps. Ainsi, vous maximiserez l’efficacité de vos remises à l’eau.

L’importance de l’adaptation

Pour le bien de cette espèce, il faut respecter la nouvelle réglementation! Certes, il est probable que certains pêcheurs grognent, mais il faut savoir s’adapter à l’ère du temps. Le maskinongé est une espèce très plaisante à pêcher. À la mouche, le défi est encore plus grand et j’en tire une grande satisfaction. Je pratique la remise à l’eau pour cette espèce parce que je l’ai toujours grandement considérée. Sa présence en nos eaux est nécessaire à la chaîne alimentaire et n’est pas le fruit du hasard ou de l’intervention de l’homme. Je pratique la remise à l’eau pour le futur : « Pour la suite du monde ».