Politique

Une pétition de 2500 « NON » à Réseau Sélection

Suzanne Viens, propriétaire et résidente du centre-ville. Photo : Nelson Dion

Une pétition signée par plus de 2500 citoyens et citoyennes a été remise au conseil municipal de Saint-Hyacinthe le 7 août dernier. On réclame un moratoire et des études sur les impacts du projet Réseau Sélection visant la construction d’une tour de 15 étages au centre-ville.

C’est Suzanne Viens, propriétaire et résidente du quartier, qui a été déléguée par le comité formé à la suite de la présentation du projet en juin dernier. Les noms des signataires ont été recueillis par voie électronique, mais surtout par le porte-à-porte ou lors d’événements publics comme la vente-trottoir.

Suzanne Viens, propriétaire et résidente du centre-ville. Photo : Nelson Dion« Nous avons constaté que plusieurs personnes ignoraient totalement la venue de Réseau Sélection et l’impact que ce projet aurait sur le centre-ville, a déclaré madame Viens. Ça m’a beaucoup interpellée ainsi que les autres membres du comité qui ont fait signer la pétition. » Elle déplore que la population n’a pas été bien informée sur le projet par la municipalité.

La conseillère du district Cascades, Sylvie Adam, a réagi à ces propos : « J’ai bien entendu le message et je vais travailler sur le sujet. » Quant au maire Claude Corbeil, sa réaction fut plutôt sibylline : « On va prendre connaissance de ce qui est là-dessus (la pétition). On va prendre le temps d’examiner avec mon comité (exécutif) et à la fin du mois (d’août) on va arriver avec des réponses aux questions auxquelles on s’est engagés de répondre (sic). »

Or, on se rappellera que le comité dont fait référence le maire est composé de six personnes (hommes) dont les fonctions sont essentiellement de nature économique. On ne semblait pas remettre en question le projet tel que présenté par Réseau Sélection, mais plutôt tenter de résoudre la problématique engendrée par la suppression de quelque 180 cases de stationnement.

Un « véritable » comité de consultation

La pétition réclame justement que soit mis sur pied un « véritable » comité de consultation pour le développement du centre-ville, « un comité mixte comportant à la fois des élus, des gens d’affaire, des organismes communautaires et des citoyens et citoyennes résidents du quartier, et que ce comité comporte une proportion d’au moins 40% de femmes ».

De plus, on demande que ce comité, suite à ces études, « fasse des recommandations qui feront l’objet d’une consultation publique afin d’en commenter, amender puis avaliser les conclusions par la population ».

Enfin, on voudrait que d’autres sites soient évalués « considérant que ce projet aura un impact majeur sur la vie des citoyens du centre-ville, sur le développement économique et social de celui-ci et sur la trame urbaine de ce secteur dans une perspective urbanistique et ce, pour des décennies ».

Une requête et une demande d’enquête

Auparavant, Yvan Pion, qui est également membre du comité de citoyens opposés au projet, avait abordé le même sujet. Ce dernier avait déposé à la Ville une requête en bonne et due forme et il a demandé où en était son traitement. La requête allait dans le même sens que la pétition. Encore une fois, le maire a répondu qu’il prenait le temps d’analyser le dossier et que la réponse arriverait avant la fin du mois d’août.

Enfin, au terme de la période de questions, Nicole Jetté a créé un froid chez les élus en les informant qu’elle avait déposé une demande d’enquête auprès de la Commission municipale du Québec sur l’administration Corbeil des quatre dernières années. (Voir autre texte)