Ruralité

Ferme La Rosace: récipiendaire de la bourse agricole

Michaël Tougas et Cynthia Pigeon présentent leur récolte d’épinards qui ont poussé dans leur serre, même si celle-ci n’est pas chauffée. Photo : Roger Lafrance

Cynthia Pigeon et Michaël Tougas appartiennent à cette génération de maraîchers qui ont adopté la culture bio-intensive développée par Jean-Martin Fortier et la Ferme des Quatre-Temps, qui consiste à faire pousser le maximum de légumes sur de micro-parcelles, sans machinerie, en parfait respect avec l’environnement.

Ils sont l’un des deux récipiendaires de la Bourse agricole décernée par la MRC des Maskoutains en décembre dernier. La Ferme La Rosace est établie à Saint-Louis, sur le rang Thiersant.

Tous deux ont d’ailleurs passé quelques saisons à la Ferme des Quatre-temps, à parfaire leurs connaissances sur cette méthode de maraîchage qui ne cesse de gagner des adeptes. La région maskoutaine compte au moins trois autres fermes de ce genre.

Ils ont confié à Mobiles qu’ils ont consacré au moins deux ans avant de trouver le site idéal pour leur ferme. Ils ont mis sur le coup quelques agents immobiliers et envoyé pas moins de 200 lettres à des propriétaires pour leur vendre leur projet, mais c’est grâce à l’Arterre, l’organisme de maillage entre propriétaires et aspirants-agriculteurs, qu’ils ont pu trouver.

« On est vraiment tombés en amour avec la propriété, tant au niveau de la superficie que de la maison, raconte Cynthia Pigeon. On n’était pas trop loin de nos familles et amis et à proximité de plusieurs marchés. »

Dès l’acquisition de la propriété à l’automne 2022, ils se sont mis à l’ouvrage pour aménager leur parcelle de terre pour la production maraîchère. L’an dernier, ils ont produit une quarantaine de légumes du début de l’été jusqu’à l’automne.

« Sur la même parcelle, plusieurs légumes vont se succéder l’un après l’autre, explique Michaël Tougas. Par exemple, après avoir récolté des radis, on va planter des courgettes suivies d’un autre légume après leur récolte. »

Dès la première année, ils ont aménagé une serre dans le but de sécuriser leur production. Durant la saison estivale, celle-ci abrite tomates, concombres, aubergines et poivrons à l’abri des intempéries, ce qui les a grandement aidés l’été dernier. Les rendements y sont supérieurs qu’en plein champ, explique Michaël Tougas.

« On a tiré 40 % de nos revenus de la serre l’an dernier », précise-t-il. Une deuxième s’ajoutera cette année grâce à la bourse versée par la MRC.

Les serres pourraient éventuellement servir durant la salle hivernale, et ce, même si elles ne sont pas chauffées. D’ailleurs, lors de notre visite au début de février, les épinards y étaient resplendissants.

Une mise en marché diversifiée

La plupart de ces fermes maraîchères vendent leur production via des paniers de légumes, selon le principe de l’agriculture soutenue par la communauté. Cynthia Pigeon et Michaël Tougas ont choisi de diversifier leur mise en marché. L’an dernier, les paniers de légumes ne représentaient que 25 % de leur marché. Ils écoulent leurs légumes dans certains marchés publics de Montréal et les restaurants. Un kiosque à la ferme complète le tout, selon la formule libre-service.

« On aime travailler avec la saisonnalité des légumes, confie Michaël Tougas. En privilégiant une méthode plus soucieuse de l’environnement, on fournit des produits plus frais et savoureux. Avec les changements climatiques, on se doit de modifier nos méthodes de production en priorisant une alimentation plus saisonnière, plus locale et plus saine.»