Chronique

Fuss budget

page-13-paragraphe-1-2012110108-haut

En principe, ça fait d’actualité avec le budget du gouvernement Marois qui est sur toutes les tribunes.  Je me souviens en fait que fuss budget c’était une insulte qu’on disait à Lucy dans les comics books Charlie Brown.  Ça parlait de son mauvais caractère et du fait qu’elle cherchait constamment le trouble avec les autres personnes. Pas de lien direct  avec le budget du gouvernement Marois, si ce n’est que le budget a joué sur la mienne, d’humeur.

Je suis tout simplement découragée. J’aimerais comprendre ce que les gens à la tête de notre peuple ne comprennent pas dans l’exercice de gérer les ressources financières de l’État. Comment se fait-il qu’on sacrifie tout le bon sens humain à une colonne de plus et à une autre de moins ? Comment peut-on encore penser en terme de cote, de déficit et d’intérêt quand il y a autant de personnes qui n’ont même pas à manger ?  Hier encore, des gens à l’organisme communautaire où je travaille sont partis chercher de la nourriture à un organisme qui offre des denrées alimentaires.  Ils en sont revenus bredouilles parce que l’organisme était surchargé et qu’il y avait trop de personnes qui attendaient pour la nourriture…

Alors que le budget du gouvernement se fait zyeuter tout bord tout côté, qu’on l’accuse d’être trop à gauche (paraît qu’y en a encore pour penser ça…) ou bien trop à droite, les gens ont toujours faim, eux. Les organismes ne fournissent plus. Sans parler de la dignité de ces personnes qui disons-le doivent prendre tout leur petit change pour y aller à ces fameuses banques alimentaires. Comment se fait-il qu’on puisse encore se pencher sur ces foutues colonnes de chiffres, à pleurer sur le fait qu’on soit déficitaire au lieu d’investir dans ce qui est réel, tangible et dangereusement concret comme la misère des gens chez nous, dans nos communautés ?

Je ne comprends pas, je ne comprendrai jamais comment on peut s’émouvoir devant des chiffres, au nom du capital.  Je termine une lecture particulièrement violente, le roman Azteca.  On y parle de la barbarie sans nom des conquistadores espagnols, mais aussi des sacrifices sanglants qui ont été fait au nom des dieux aztèques.   Finalement, on ne peut pas parler de société disparue puisqu’on continue toujours, en 2012 au Québec à en perpétuer la fin et la forme. On sacrifie des vies humaines sur l’autel du néolibéralisme, de la mondialisation, du capital.

Misère, comme dirait Charlie Brown. Et fuss budget.